Synthèse de Samira Imadalou L'Algérie, au même titre que les autres pays de la rive sud de la Méditerranée, devrait saisir l'opportunité de la crise pour développant «de nouveaux vecteurs de croissance». Ce sont là les conclusions du dernier rapport du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise), publiées hier par la Banque européenne d'investissement (BEI) à l'occasion de la quatrième Semaine économique de la Méditerranée. Une rencontre ouverte hier à Marseille et qui porte sur le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie, Israël, la Palestine, la Syrie et le Liban.Pour le Femise, qui note une «reprise faible» en 2010-2011, les pays méditerranéens pourraient profiter du contexte mondial de sortie de crise «de nature à modifier la hiérarchie des économies». Ces pays sont confrontés à un «double défi», selon les auteurs du rapport. «Celui de la convergence avec les pays de la rive nord-méditerranéenne et celui de la création d'emplois pour répondre à l'arrivée de 60 millions de nouveaux actifs d'ici à 2030. Ce qui implique, selon la même source, une croissance annuelle de 7 à 8%». Pour relever ces défis, le Femise préconise trois leviers. Il s'agit, en premier lieu, de l'approfondissement de la zone de libre-échange en Méditerranée, complété par une politique d'attractivité des investissements directs étrangers. En second lieu, les experts du Femise recommandent le passage progressif à la société de la connaissance, c'est-à-dire le passage à l'économie du savoir. La mise en œuvre d'actions structurelles pour corriger, notamment le sous-équipement en infrastructures de base est le troisième levier à prendre en charge pour réussir le challenge du développement économique dans ces pays, lesquels ont montré, d'après le rapport, une «forte capacité de réaction» face à la crise économique mondiale. Ils pourraient même «en sortir renforcés», précise l'étude selon laquelle l'impact de la crise a été faible non en raison des capacités de résistance, mais par la déconnexion des systèmes financiers de ces pays avec les systèmes des économies développées. En effet, le rapport note qu'après une décennie de forte croissance (4 à 6% par an) sur fond d'ouverture aux échanges internationaux, ces pays ont été touchés par la crise via «leur forte dépendance envers les économies développées, elles-mêmes entrées en récession». Ce qui a protégé les pays de la rive sud de la Méditerranée, c'est «l'intégration financière limitée, au niveau régional comme au niveau mondial», souligne l'étude. Si le secteur financier local a été peu touché et la dette extérieure bien maîtrisée, le choc de la crise s'est traduit par une baisse de la croissance (de 2 à 2,5 points en moyenne) avec des conséquences sur l'emploi et les budgets publics.