La nécessité d'un mécanisme de protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental a été soulignée par des eurodéputés. Cette revendication a été mentionnée dans un communiqué du comité des Affaires étrangères du Parlement européen à l'issue d'une réunion avec le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, et son homologue marocain, Taib Fassi Fihri, mercredi à Bruxelles.L'eurodéputé José Ignacio Salafranca a demandé, dans ce sillage, que les prérogatives de la Minurso soient élargies à la protection des droits de l'homme. La nécessité d'un mécanisme de protection des droits de l'homme au Sahara occidental a été également relevée, selon l'APS par l'eurodéputé Ioannis Kasoulides. Son collègue Willy Meyer a demandé, de son côté, à l'occupant marocain de respecter le droit international et libérer tous les prisonniers politiques sahraouis. L'eurodéputé Raul Romeva, a souligné, pour sa part, que le Maroc «n'a pas le droit d'exploiter les eaux territoriales du Sahara occidental», insistant sur le fait que ces eaux ne doivent pas être inclues dans les futurs accords de pêche entre le Maroc et l'Union européenne. Intervenant lors de cette rencontre, M. Salek a affirmé que le démantèlement du camp de Gdeim Izik communément appelé El Istikal, près de la ville d'El Ayoun occupée, par les forces d'occupation marocaines, le 8 novembre dernier, «était un point de non-retour et tout doit changer maintenant». Il a déploré, en outre, les restrictions imposées par le Maroc sur le mouvement, notamment, de membres du Parlement européen, de représentants des ONG et de journalistes. Pour leur part, les députés espagnols de l'ensemble des formations politiques ont appelé jeudi le gouvernement de leur pays à «condamner» l'attaque marocaine contre les Sahraouis du camp de El Istiklal, le 8 novembre dernier, indique le Parlement espagnol dans un communiqué. Dans cette motion proposée par le groupe parlementaire de la gauche et adoptée par 327 voix pour et une seule abstention, les députés demandent au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero d'«exprimer aux autorités marocaines leurs préoccupations face aux informations sur des violations des droits de l'homme dans le territoire sahraoui» occupé. Par ailleurs, la représentante d'Amnesty International (AI), Mme Donatella Rovera qui revenait d'El Ayoun, a confirmé jeudi à Londres la violation des droits de l'Homme dans les territoires du Sahara occidental occupé. «Nous avons rencontré beaucoup de gens là-bas, des jeunes, des femmes, des personnes âgées, dans le cadre de notre mission, et tous ont souligné la violence à l'encontre de la population sahraouie […]. Des personnes ont été tuées, d'autres blessées ou battues dans les commissariats et, à l'heure actuelle, 118 personnes sont encore détenues par les forces de sécurité marocaines», a fait savoir Mme Rovera. «La loi n'est pas respectée là-bas, des familles des détenus ne sont pas au courant où sont leurs proches et cela est déjà une violation flagrante des droits de l'homme», a-t-elle affirmé, soulignant que son organisation condamne fermement ces violations. Parallèlement, le Maroc poursuit toujours sa politique répressive. Des familles sahraouies ont été privées de rendre visite à des proches détenus dans la prison de Salé au Maroc sous prétexte que ces prisonniers «n'y étaient pas». Le Comité pour la défense du droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental (CODEPSO) a lancé dans un communiqué dont l'APS a obtenu une copie un appel «urgent» aux forces démocratiques et aux militants des droits de l'Homme pour «faire pression sur le Maroc, afin qu'il permette aux détenus de jouir notamment du droit de visite et celui du traitement médical». G. H.