De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le président de l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabes, n'a pas été tendre avec le directeur de wilaya de la culture et de la maison de la culture Mouloud Mammeri, El Hadi Ould Ali, ainsi que le secteur qu'il dirige, lors d'une rencontre, mercredi dernier, avec la presse en présence d'autres élus de son parti, le RCD. Dans sa déclaration liminaire, il s'en prendra également aux pouvoirs publics dans la question de l'insécurité qui règne dans la wilaya, notamment les kidnappings qui touchent les opérateurs économiques, donnant un sérieux coup à l'économie locale. En ce qui concerne le secteur de la culture, il s'attaquera à son ancien camarade du RCD, El Hadi Ould Ali, sans le citer, à propos de son cumul des fonctions de directeur de la culture et de la maison de la culture Mouloud-Mammeri ainsi que de sa gestion des finances publiques.«Les budgets de ce secteur sont gérés par des agents sans qualification, cumulant en toute illégalité les fonctions d'ordonnateurs et de gestionnaires et disposant des finances publiques dans une opacité qui pose des problèmes juridique, politique et moral», dit Mahfoud Belabes. Il dénoncera le fait qu'«un chanteur, réputé proche du clan au pouvoir, [se soit]… attribué un cachet de trois milliards pour un gala unique», faisant allusion au roi du raï, Khaled, qui a animé un gala durant le mois de Ramadhan dernier, alors que d'autres chanteurs attendent toujours leur cachet. Pour le premier responsable de l'APW, les 380 millions de dinars dépensés dans la réhabilitation du théâtre régional et son équipement ne pouvait être passés sous silence. «La rénovation du théâtre Kateb Yacine, effectuée dans des conditions plus que douteuses, a coûté des sommes qui ont dépassé, et de beaucoup, sa réalisation», ajoutera l'orateur dans sa déclaration liminaire, non sans annoncer sa volonté de créer une commission d'enquête pour faire la lumière. Le président de l'APW dénoncera également l'insécurité qui règne dans la wilaya avec des dizaines d'enlèvements touchant les opérateurs économiques : «Il semble que ces agressions, où convergent le banditisme et le terrorisme, se multiplient sans que l'Etat prenne des initiatives contre la stratégie de terreur et de régression économique et sociale.» Il dénoncera aussi «cette déliquescence qui ensanglante notre région, sanctionne son potentiel économique, déstabilise ses repères et hypothèque son développement». Il assimilera le silence des autorités à de la «complicité» et se dira déterminé à «assumer toutes ses prérogatives et [à] veiller à ce que l'administration retrouve sa mission : celle de servir, dans le cadre de la loi, l'intérêt général».