L'insalubrité est devenue l'une des caractéristiques de nos quartiers, villes et villages. Alors que les médias ne cessent d'aborder le problème de l'absence d'hygiène et l'incivisme des citoyens, le phénomène semble bien se porter. Comme si la laideur des façades d'immeubles - éraillées par le temps et par toutes les transformations saugrenues effectuées par les citoyens - ne suffisait pas, on trouve normal le fait de défigurer notre cadre de vie en tapissant trottoirs et chaussées d'immondices et en dégradant le moindre recoin vert existant. C'est une seconde nature chez le citoyen qui ne se gêne nullement pour se débarrasser de ses détritus là où bon lui semble. La décrépitude est telle qu'on se permet même de lâcher des sacs de déchets à partir des fenêtres et balcons. Que de fois n'a-t-on pas vu des conducteurs, sur les routes et les autoroutes, lancer des gobelets et des bouteilles par la vitre de leur véhicule. Lorsque les eaux usées s'y mêlent et qu'on doit passer par-dessus ces rigoles nauséabondes et ces amas de détritus, on a largement dépassé le seuil de l'intolérable. Le comble, c'est que tout le monde, riverains et autorités, paraît s'y complaire. Rares sont ceux qui interpellent les services concernés, sans que ces derniers ne se sentent obligés d'y répondre. C'est d'ailleurs le décor offert quotidiennement aux abords et sur l'emplacement des marchés informels où les vendeurs ne s'embarrassent pas des règles d'hygiène et abandonnent chaque jour sur place leurs marchandises avariées et leurs cartons. Cela devient sérieux, et pour qui sait combien peuvent être graves les conséquences de l'insalubrité sur la santé et sur l'environnement, on ne peut qu'être inquiet de l'ampleur de ce problème et de la désaffection des pouvoirs publics. Il est pourtant clair que le respect de l'environnement est un geste de tous les jours et que c'est la responsabilité de tout un chacun. R. M.