à l'issue du dernier conseil interministériel tenu samedi dernier pour trouver une solution à la hausse effrénée des prix des produits de large consommation, le gouvernement a rappelé la nécessité de recourir aux subventions. Pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens, le communiqué rendu public au terme de la réunion confirme que les prix du blé fourni aux minoteries sont subventionnés. De même pour les matières premières laitières vendues aux producteurs. En effet, à défaut de mettre en place une stratégie de production, le gouvernement a opté pour les subventions en dépensant annuellement des sommes importantes qui auraient pu être destinées à la modernisation de l'outil de production. Et pourtant, dans les discours officiels, la nécessité de se doter d'une stratégie économique pour la promotion de la production revient régulièrement. Des mesures ont été d'ailleurs prises et annoncées. Mais la machine productive peine à démarrer. Car face aux mesures incitatives, les obstacles persistent. Ils persistent au niveau des banques et de l'administration chargée d'accompagner les investisseurs et autres opérateurs économiques. La contribution des banques dans le financement des projets lancés par le privé reste insignifiante par rapport aux attentes. La Banque d'Algérie le rappelle régulièrement dans ses notes de conjoncture. Ce sont tous ces éléments qui retardent la diversification de l'économie et qui la gardent otage des importations. Et dire qu'au lendemain de la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, une crise qu'a gérée le gouvernement avec les subventions en confiant la mission d'approvisionnement du marché à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et en réactivant l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). En somme, le gouvernement a toujours fait jouer la carte de la préservation du pouvoir d'achat par les éternelles subventions qui coûtent pourtant cher à l'Etat et qui remettent aux calendes grecques le démarrage du système productif, ce dont a essentiellement besoin l'économie nationale. Les chiffres relatifs aux dépenses de l'Etat en matière de subventions sont de plus en plus importants. En 2010, elles ont atteint les 260 milliards de dinars. La politique sociale a coûté au total 1 000 milliards de dinars à l'Etat au cours de cette période, soit 30% du budget de fonctionnement. Ce qui a fait exploser le budget de fonctionnement. Pratiquement, ce sont tous les secteurs qui sont subventionnés. Mais quand le gouvernement n'aura plus le moyen de le faire, quelle sera l'alternative ? C'est sur cette question qu'il y a lieu de se pencher à l'ère des crises alimentaires mondiales qui se multiplient. S. I.