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Le vice-président du MSP, Mokri, appelle à de profondes réformes politiques en Algérie Etat d'urgence, liberté de s'associer et dissolution du Parlement
«Les ingrédients d'autres manifestations existent encore en Algérie», a indiqué le vice-président du MSP, Abderrazak Mokri. Ces événements sont «un effet de contagion de la Tunisie», a-t-il affirmé lors de son passage à l'émission «Politique», en expliquant qu'«il y a le ras-le-bol chez beaucoup de jeunes. Une grande proportion de jeunes est en marge de la société, sans emploi. Il y a une paupérisation au sein des jeunes et une certaine frustration par rapport aux libertés». «C'est le cas de tous les pays arabes», en raison de l'absence d'«institutions intermédiaires entre ces jeunes et l'Etat», a-t-il relevé, ajoutant que «la société civile en Algérie a été laminée».Il a également indiqué que son parti «n'a pas cessé de faire des proposition et d'interpeller les autorités», sur l'impératif d'engager de profondes réformes, estimant que «l'Algérie se retrouve maintenant dans une situation délicate». Il a, ce faisant, suggéré un contrôle sur les affaires publiques, des élections libres et une société civile libre», et de «permettre aux jeunes de créer des associations», car, a-t-il affirmé, «depuis des années, on ne peut créer aucune association». Au sujet des rumeurs de changement du gouvernement, le vice-président du MSP dira que «les gouvernements dans le monde arabe sont toujours les fusibles». Il suggérera de «lever l'état d'urgence», rappelant que le MSP a «fait une proposition au Parlement, il y a trois ou quatre ans, mais «cette proposition n'a pas connu d'aboutissement». «L'état d'urgence est un cadre qui justifie et qui donne un alibi pour les autres restrictions dans le domaine de la politique et de la démocratie», dira-t-il, avant de mettre l'accent sur l'impératif de «lever l'état d'urgence et de revenir à une situation normale». Il a ensuite revendiqué le droit d'organiser des marches à Alger, en rappelant qu'«il n'est pas permis de sortir à Alger» et que son parti a «essayé d'organiser des marches mais, avec le temps, on a lâché prise. Les gens veulent marcher dans la rue pacifiquement et dans la légalité». Il mettra en relief la nécessité d'introduire des réformes à même de «permettre à la société civile de se développer et de créer des associations». Il soulignera la nécessité d'«aider à la création d'un tissu associatif, qui sera le lien entre l'individu et l'Etat, et d'aller vers des élections libres». Il préconisera également, à titre personnel, la dissolution du Parlement car, dit-il, la question n'a pas été débattue par les instances du mouvement. «Si on veut organiser d'autres élections, il faut que l'administration sorte du jeu démocratique», a affirmé Abderrezak Mokri. «A mon avis, ce Parlement n'a aucun effet sur la vie politique et économique du pays, et il n'est pas absurde de demander sa dissolution», a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Mokri a présenté le MSP comme «un parti politique tout à fait stable ; il est présent sur tout le territoire national et en action à chaque moment et en toutes circonstances». «On est très loin de l'ampleur de ces crises que vous insinuez ; c'est un parti qui a les mains libres et qui peut entrer dans n'importe quelle compétition à tout moment.» S'agissant de la loi électorale, il a indiqué que «la question mérite notre intérêt», mais «le problème de l'Algérie n'est pas celui des textes, c'est un problème de voleurs… des aspirations des jeunes et de la volonté des Algériens». Interrogé sur la situation de l'Alliance présidentielle, M. Mokri a estimé qu'elle est «en panne» et que son devenir dépend de ses composantes. A. R.