De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Prévue pour hier et médiatisée via Facebook et par tracts distribués dans les milieux estudiantins, la marche n'a pas eu lieu à Annaba. Une journée plutôt calme à part un petit rassemblement sur le cours de la Révolution juste en face du théâtre. Près d'une centaine de citoyens, particulièrement des jeunes, se sont rassemblés pour exprimer leur adhésion au mouvement initié par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Un impressionnant déploiement des forces de police était déjà là depuis les premières heures en cette matinée de samedi. Fourgons, policiers en tenue d'intervention ou en civil ont investi les lieux et prévenaient tout mouvement suspect. L'attroupement commençait à grossir et certains à crier des slogans lorsque des policiers sont intervenus pour interpeller une quinzaine de personnes parmi les manifestants. Embarqués dans le fourgon, ils sont été conduits au commissariat de police pour être entendus. Selon nos informations, ces derniers, après vérification d'identité, ont tous été relâchés. Cependant, nous avons assisté à un comportement pour le moins inadmissible de la part d'un policier en civil qui est intervenu pour emmener manu militari un jeune qui filmait l'attroupement. Un excès de zèle que tous ont désapprouvé. Au cours de ce rassemblement, un de nos collègues travaillant pour le quotidien arabophone Akher Saa a été interpellé et conduit au commissariat, alors qu'il était en couverture et ne faisait somme toute que son travail. Mise au courant, la corporation des journalistes s'est très vite rassemblée devant la wilaya pour exiger sa libération immédiate. Pendant près de trente minutes, les journalistes de la wilaya de Annaba ont observé un sit-in devant le siège de cette institution pour protester contre ce dépassement. Finalement, notre collègue a été libéré et est rentré chez lui.