Alors que le capitalisme a atteint son paroxysme, un groupe de militants, issus essentiellement des partis de gauche et des écologistes de plusieurs pays du monde, a décidé d'organiser la riposte. Ils se font appeler les «altermondialistes». Le «soulèvement» des altermondialistes est d'abord une réponse à un congrès annuel organisé par les décideurs mondiaux de la finance et de l'économie, le Forum de Davos.Pour exprimer leur désaccord, ces militants organisent, à partir de 2001, et de manière régulière, le Forum social mondial. Cette année, cette rencontre s'est tenue à Dakar, au Sénégal.Pour marquer leurs différences, les militants altermondialistes ne refusent plus le «capitalisme» comme mode de gestion économique. Ils demandent une économie plus sociale, plus humaine, d'où le slogan «un autre monde est possible».La ville brésilienne de Porto Alegre a abrité, en 2001, la première édition du Forum social mondial. Entre 5 000 et 20 000 personnes se sont rassemblées pour discuter des problèmes du monde. Cette ville brésilienne a abrité d'autres éditions. Des rencontres similaires se sont tenues dans d'autres villes du monde. La dernière s'est tenue début février à Dakar, au Sénégal. Concrètement, et en contradiction avec le Forum social mondial de Davos, les participants au FSM tiennent des conférences, des ateliers et des manifestations, parfois à ciel ouvert. Ces conciliabules, qui se comptent parfois par milliers, tournent autour de thèmes récurrents tels que l'exploitation des richesses des pays pauvres, le problème des décolonisations, le monopole des multinationales sur les richesses mondiales, ainsi que la nationalisation des sociétés qui exploitent les richesses souterraines. Les altermondialistes n'ont pas de leader. Des figures politiques comme le président vénézuélien Hugo Chavez, le chef de l'Etat bolivien, Evo Morales, et l'ancien président brésilien Luis-Enacio Lula Da Silva font figure de porte-drapeaux pour ce mouvement à la fois politique et social.Les altermondialistes organisent souvent des marches en marge de leurs forums. A Dakar, par exemple, les participants avaient demandé la réciprocité dans l'attribution des visas entre les pays riches et pauvres.La prochaine édition du social mondial se tiendra l'année prochaine, probablement à Sidi-Bouzid, en Tunisie. Cette ville a été le théâtre des premières manifestations qui ont conduit à la chute de l'ancien dictateur tunisien, Zine El Abidine Ben Ali. A. B.