Photo : M. Hacène Par Badiaa Amarni Les bénéficiaires de la coopérative «El Ihcene» au niveau d'El Achour qui se disent «victimes d'une escroquerie» ont observé hier un sit-in sur le site où leurs logements sont encore à l'état de carcasse et ce, depuis des années.A l'entrée du chantier non loin du commissariat de police de Sebala (El Achour) des banderoles sont brandies par les bénéficiaires de ces logements qui n'ont pas hésité à afficher leur colère quand à leur situation. Une situation qu'ils n'arrivent pas à digérer puisque le promoteur chargé de construire leurs logements «est purement et simplement un escroc», déclarent-ils. D'ailleurs, ajoute M. Akli Admane, coopérateur et membre du nouveau bureau de la coopérative, «on vient d'avoir des informations que les logements sont en train d'être vendus à l'insu des coopérateurs». «La coopérative El Ihcene n'est pas à vendre», «12 ans d'attente = otages d'escroquerie», «les logements de la coopérative des enfants de chouhada ne sont pas pour la vente ou pour la spéculation dans les agences immobilières», peut-on lire sur les banderoles brandies par des hommes et des femmes qui attendent leurs logements depuis plus de dix ans.Malgré les démarches entreprises auprès des collectivités locales et de la justice pour faire valoir leur droit, les coopérateurs rencontrés sur le site ont décidé d'observer régulièrement des sit-in de crainte de voir «spolié» le terrain de 9 875 m⊃2; qu'ils ont acheté en mars 2001 au prix de 3 milliards de centimes pour entamer les travaux à la fin de l'année 2001. Malgré un grand retard dû, entre autres, au tremblement de terre de Boumerdès, les coopérateurs ont pris leur mal en patience «avant que l'ancien président de la coopérative n'ait commencé à prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de certains bénéficiaires qu'il a carrément exclus». Pis, nous explique M. Admane, le projet conçu initialement avec 110 logements a connu une extension à 210 logements, ensuite à 232 logements et ce, à l'insu des concernés. Toujours selon notre interlocuteur, l'ex-président a procédé «à l'annulation des affectations notariées et imposé ses prix». A titre illustratif, M. Admane dira que «le F4 dont le prix était fixé à 159 millions de centimes au départ a été revu à la hausse jusqu'à 460 millions de centimes révisables».Les coopérateurs n'ont pas l'intention de baisser les bras et comptent aller de l'avant dans leur action. En plus de ces sit-in réguliers, la prochaine étape «sera l'interpellation des pouvoirs publics pour que justice soit faite», explique M. Admane. Le ministre des Moudjahidine sera interpellé de même que le Premier ministre pour diligenter une enquête sur cette affaire. Un appel sera aussi lancé à l'adresse du président de la République pour l'informer «de cette situation qui pousse les citoyens à agir sans réfléchir».Pour information, cette coopérative a été créée en 1998 par l'association des fils de chouhada de la wilaya d'Alger. 20% du montant global du logement devait être payé par l'acquéreur pour accéder au prêt de la Cnep.