De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les espaces destinés à abriter des manifestations artistiques et culturelles à Constantine se limitent au théâtre régional, au palais de la culture Malek-Haddad et au hall de la maison de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa. L'idée d'élargir ce champ d'expression n'est pas à l'ordre du jour et les promesses des pouvoirs publics d'édifier une grande salle de spectacles ne sont toujours pas concrétisées. Aucune action ni initiative n'est venue relancer le débat.En parallèle, les autorités locales encouragent les investissements dans le secteur culturel et appellent les opérateurs à construire des cinémas ou des bibliothèques, alors que la ville compte 6 salles de spectacles, détournées de leur vocation par les précédents locataires. Mais pour l'heure, l'administration éprouve toutes les peines du monde à les remettre en service. C'est la question qui divise les responsables et acteurs locaux. Pour certains observateurs, la ville des Ponts se dessaisit peu à peu des quelques activités culturelles qu'elle accueillait, faute d'aire adaptée. Le théâtre, l'enceinte de référence qui offre des commodités, s'avère insuffisant à satisfaire la demande. Et à force de l'exploiter, on risque de l'altérer, estimera un artiste qui prône une réflexion sur un projet fiable de réalisation d'une grande salle de spectacles multidisciplinaire. Mais combien de fois n'a-t-on parlé du côté des officiels de ce projet sans qu'il y ait de suite ? Constantine se contente ainsi d'exploiter les quelques bâtisses acquises depuis des lustres. Seule lueur, qui n'est en fait qu'un feu follet, le hall de la maison de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa devra être réaménagé pour accueillir des expositions permanentes. Des artistes pourront désormais exposer leurs créations et les faire découvrir au public, diront les responsables du secteur. De plus, le palais du bey, reconverti en palais des arts populaires, accueillera des activités artistiques. Concernant les anciennes «Galeries Globe», elles ont été récupérées et attribuées à la Direction de la culture qui devrait les réaménager au profit des artistes locaux.Toutefois, la ville du savoir voit baisser le nombre de librairies ces dernières années. Seule quelques-unes maintiennent encore la profession à flot. Les cafés littéraires, en dehors du cadre officiel basé sur «les hommages» obsolètes, font cruellement défaut à Constantine et personne ne parle de les ressusciter. Constantine a réellement besoin de revoir son patrimoine immobilier dédié aux arts. Le besoin exprimé par cette wilaya en termes d'infrastructures est là, il ne reste plus qu'à y répondre.