Il a été constaté et démontré à maintes reprises que la maitrise du pouvoir d'achat de la population est loin d'être un acquis sur. Cette angoisse permanente de la famille rend difficile tous les efforts de l'Etat en matière d'augmentation de salaires à l'endroit de tous les secteurs d'activité. Otages de la spéculation, ces augmentations salariales sont ipso-facto consommées. Ce qui constitue une source constante de la perturbation de la sérénité sociale.Longtemps attelés à l'augmentation des salaires comme moyen de rattraper le pouvoir d'achat des ménages, les pouvoirs publics sont toujours confrontés à la réalité économique qui fait que l'inflation et la spéculation guettent et amoindrissent l'effet des salaires sur le pouvoir d'achat, rendant presque caduques les différentes augmentations sur le bien-être des populations.Comme il a été constaté et soulevé à maintes reprises que la maîtrise des prix des produits alimentaires de large consommation est loin d'être un acquis, ce qui induit la caducité de certains efforts de l'Etat tendant à l'amélioration des conditions sociales.Les subventions des prix de certains produits de large consommation peuvent être un moyen de venir en aide à ces populations démunies. Seulement il faut s'assurer qu'elles se traduisent par de réelles baisses de prix sur les marchés et qu'il ne soit laissé aucune chance à certains milieux affairistes de profiter de la situation économique et sociale actuelle pour s'enrichir davantage sur le dos de l'Etat et des consommateurs. Victimes de l'inflation importée et des spéculations sur les marchés, les dernières augmentations des salaires du secteur de la fonction publique et du secteur économique public ont permis un rattrapage du pouvoir d'achat. Par contre, le secteur privé a affiché une timide participation à revaloriser les salaires, des travailleurs et à s'impliquer d'une manière efficiente dans le développement national. Beaucoup ne veulent pas s'extirper de la bulle mercantiliste qui les a propulsés au rang de producteurs. Cet effet de ciseau a engendré une source de perturbations de la stabilité sociale.Il ne faut pas perdre de vue que l'augmentation des prix de certaines matières premières sur le marché international n'explique qu'en partie les problèmes dont auraient souffert certaines entreprises agroalimentaires en Algérie. L'essentiel du problème serait plutôt dû aux structures économiques monopolistiques ou oligopolistiques, ce qui permet à certains détenteurs de monopole sur des produits de large consommation par-dessus le marché de pratiquer des prix comme bon leur semble et en toute impunité. Pour mettre fin à une telle situation il faut urgemment faire jouer les mécanismes de la concurrence et promulguer très rapidement tous les textes règlementaires qui permettraient de mettre fin à de telles situations.De manière générale, il faut savoir que toutes les mesures qui visent à encourager l'augmentation de la production nationale, publique ou privée, peuvent être considérées comme allant dans le sens de l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. De la même manière que toutes ces mesures favoriseront certainement la création d'emplois.Soucieuse de la question du pouvoir d'achat et son influence sur le bien-être individuel et collectif, l'UGTA formule des propositions de prise en charge durable et rapide de cette problématique. Partant de ce fait, elle avance une série de propositions pour consolider et améliorer le pouvoir d'achat des ménages sur les principaux produits alimentaires de large consommation. A partir de cette modeste note qu'elle qualifie de prélude à un vaste chantier couvrant des analyses plus fines et plus ciblées, les mesures suivantes sont proposées pour permettre une offre stable et accessible pour les ménages au revenu modeste. 1. Ouverture et organisation des marchés de gros des fruits et légumes : Cette proposition vise à densifier le réseau de distribution en multipliant les marchés de gros et cela en vue d'atomiser les marchés, évitant ainsi de créer un déséquilibre et l'existence de goulots d'étranglement.Pour permettre une meilleure organisation du marché des fruits et légumes, la réactivation de l'OFLA par exemple est d'actualité. Ce dispositif permet de juguler les prix autour d'un niveau socialement acceptable et économiquement viable. Cette action encouragera la commercialisation de la production nationale et la maîtrise du marché par l'établissement de mercuriales de prix. Aussi, un des impacts directs de cette action est d'éviter une fluctuation drastique des prix des produits de large consommation (fruits et légumes). L'exemple du SYRPALAC sur la pomme de terre est éloquent car il a permis de puis sa création en 2008 par une maitrise des prix sur le marché de consommation.Dans un autre registre, l'activation de ce dispositif aura certainement un effet direct sur la création de nouveaux postes d'emploi. 2. Réactivation de l'office national d'importation et de commercialisation Cet office initialement appelé (ONACO) distributeur public de ces produits, permettra de réguler les prix et les marges de bénéfices des produits d'importation tels que les légumes secs, café, thé, sucre, etc. 3. Ouverture et organisation de la filière viandes (rouges et blanches) : Actuellement, La filière des viandes est désorganisée ce qui engendre une forte spéculation sur les prix. Une création d'un office de régulation et de commercialisation de viandes aura un impact direct sur les prix à la consommation d'un coté et d'un autre coté elle encouragerait la production nationale qui trouverait une régularité des débouchés des produits d'élevage et dérivés pour permettre également d'alimenter la filière production lait et ses dérivés. 4-La réouverture et la réhabilitation des grandes surfaces en partenariat avec le secteur privé national Ces grandes surfaces longtemps créatrices d'emplois et outil très important de régulation des prix des produits de larges consommation, serait destiné à commercialiser exclusivement la production locale et les produits subventionnés de large consommation. Ce dispositif serait efficace pour venir à bout des spéculations qui rongent le pouvoir d'achat des couches diminuées de la population et créerait en parallèle des postes d'emploi importants et aussi améliorerait sans aucun doute l'efficacité et le ciblage des transferts sociaux de l'Etat. Les mécanismes de cette réhabilitation seront traités avec les partenaires sociaux. 5. Relance des coopératives de consommation et réexamen du crédit à la consommation La relance des coopératives de consommation qui font partie de l'économie sociale, expérience qui a fait ses preuves par le passé, en vue d'acheter en gros des biens de consommation produits localement et de les distribuer, aurait à coup sûr un effet bénéfique sur la stabilisation des prix des produits de large consommation et la production nationale. Les mécanismes de mise en place de ce dispositif seront traités par les partenaires sociaux. Ce dispositif doit être accompagné par le réexamen du crédit à la consommation en direction des ménages pour acquérir des biens et services produits localement. Les mécanismes de cette réhabilitation seront traités avec les partenaires sociaux. 6. Soutenir la production nationale du ciment et matériaux de construction L'enquête que l'UGTA a menée sur un échantillon représentatif, montre que 10% du budget d'un ménage est consacré aux charges locatives. Aussi, les changements sociaux et l'évolution de la population prédisent un accroissement de la demande en logements (effet d'héritage, nouvelles habitudes en logement, passage à la famille nucléaire). Pour éviter des pressions et des tensions sur le marché de l'immobilier, l'UGTA propose de soutenir fortement le prix du ciment et les matériaux de construction produit localement pour répondre à une demande sociale de logement de plus en plus importante et source de tensions difficilement gérables. 7. Autres facilitations fiscales et douanières Il nous semble important de réexaminer la fiscalité et les taxes douanières, afin de les mettre en cohérence avec les objectifs d'encouragement de la production nationale, de création d'emplois, et de défense du pouvoir d'achat des citoyens. Conclusion : Ces mesures que l'UGTA soumet à votre appréciation engendreront un effet certain sur les produits de large consommation et agiront sur la stabilisation des prix à un niveau socialement acceptable et économiquement viable. En outre, ces actions-mesures généreront à coup sûre de l'emploi direct et indirect et favoriseront le renforcement du processus de stabilité sociale.