Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Allons-nous assister à une refonte du système de subvention des denrées alimentaires de première nécessité, comme ce fut le cas pour les soins au sein des hôpitaux, dont la gratuité profitait aux riches et aux pauvres sans distinction aucune ? En tout cas, le ministre du Commerce veut en discuter et avec tout le monde, à travers l'ouverture d'un débat national sur la politique de subvention des prix des produits alimentaires. «La subvention globale des produits de première nécessite coûte à l'Etat 300 milliards de dinars annuellement. Il faut préparer les alternatives pour réduire cette facture», a affirmé hier le ministre du Commerce sur les ondes de la Chaîne III. Il estime que cette politique, qui coûte trop cher à l'Etat, est également trop généreuse. «L'aide de l'Etat doit aller à ceux qui la méritent, alors qu'aujourd'hui, tout le monde en profite.» Le ministre estime que l'Etat ne pourra pas éternellement faire face à ces subventions : «L'Etat algérien pourrait ne pas avoir les moyens, prochainement, de subventionner les produits de première nécessité.» Cette déclaration laisse-t-elle entendre que l'Algérie est en passe de connaître des difficultés financières ? Ou alors est-ce une simple prévention de toute éventualité de l'effondrement des cours de l'or noir ? M. Benbada n'en dira pas plus. En revanche, l'invité de la radio a annoncé que la liste des produits subventionnés sera élargie sur instruction du président de la République. Il s'agit, notamment des légumes secs. Et le ministre issu d'un parti de l'Alliance présidentielle de révéler : «J'ai tenu une réunion avec les importateurs de ces produits. Nous avons convenu que leurs prix demeurent fixes.» Pour ce faire, l'Office interprofessionnel des céréales a été instruit de revenir sur le marché en tant qu'acteur principal et d'assurer au nom de l'Etat la fonction de régulation du marché pour que les prix soient supportables pour les citoyens.» Mustapha Benbada a également indiqué avoir demandé aux «producteurs de pâtes alimentaires de se garder d'augmenter les prix de leurs produits sans en référer aux pouvoirs publics». Cette mesure, selon l'hôte de la radio, sera introduite dans le cahier des charges qui lie les producteurs à l'Office interprofessionnel des céréales. Le ministre du Commerce a été interpellé sur la hausse subite des fruits et légumes et sur l'absence de régulation. M. Benbada n'en donnera pas les raisons, sauf pour les produits hors saison. Il s'est voulu, cependant, rassurant envers le consommateur en indiquant que les prix seront stabilisés dès le mois de mai prochain. En attendant, la bourse des salariés sera mise à rude épreuve. Et, encore une fois, les augmentations perçues dernièrement n'auront eu aucun effet. Enfin, le ministre du Commerce a affirmé que toutes les dernières mesures en faveur des différentes corporations, tous secteurs confondus, seront prises en charge dans la loi de finances complémentaire pour 2011, dont la préparation a débuté hier à l'occasion d'un conseil interministériel.