Photo : M. Hacènene Par Badiâa Amarni Outre la bataille de la quantité, l'Algérie livre actuellement un autre combat des plus durs, celui de la qualité. Que ce soit au niveau des services ou des produits, les pouvoirs publics tentent tant bien que mal, malgré toutes les difficultés, de faire de la certification leur cheval de bataille. Un dossier qui requiert une attention particulière de leur part. L'importance de cette certification est de mettre les entreprises aux exigences des normes internationales dans différents domaines, entre autres la gestion documentaire, des ressources humaines et la gestion matérielle et financière de même que la qualité. Des organismes pour mener à bien la certification En Algérie, un programme de certification a été lancé pour l'accompagnement des entreprises dans ce processus et des organismes qui fournissent cette prestation existent. C'est le cas d'Algerac (organisme algérien d'accréditation) et bien d'autres spécialisés et qui font de ce dossier une priorité. Plusieurs projets sont lancés à travers le pays pour la certification des entreprises et autres organismes désireux de se mettre au diapason de ce qui se fait de par le monde en matière de normes. Dans le cas d'Algerac, sa fonction consiste en l'accréditation des organismes d'évaluation de la conformité (OEC). Cette accréditation concerne les laboratoires d'essais et d'étalonnage (ISO/CEI 17025), les organismes d'inspection (ISO/CEI 17020), les organismes de certification, et les systèmes (ISO/CEI17021), de même que les produits (ISO Guide 65). Le but d'Algerac est de promouvoir et de développer le marché de l'accréditation, dans le bon sens du terme, facteur de crédibilité, et à se faire accepter comme un acteur incontournable de la promotion de la qualité des produits algériens. Algerac devrait accompagner pas moins de 40 organismes algériens de 2010 à la fin 2011 pour se préparer à l'accréditation. En juin de l'année dernière, a été délivrée l'accréditation du laboratoire d'essais et d'étalonnage tunisien de droit algérien (Metrocal), et ce, à l'occasion de la journée internationale d'accréditation. Plusieurs projets réalisés en Algérie Ces accréditations délivrées par Algerac permettront aux organismes bénéficiaires de travailler selon les normes internationales. Il faut savoir que la majorité des 2 000 laboratoires existants en Algérie sont des laboratoires étrangers de droit algérien accrédités par leur pays d'origine. C'est à l'exemple du Bureau Veritas spécialisé dans le domaine de la certification, l'inspection et la vérification des équipements et contrôle d'expertise. Six activités principales sont assurées par cet organisme. Ce dernier opère, entre autres, dans le secteur de l'industrie principalement dans l'énergie où les entreprises et compagnies pétrolières sont accompagnées, telles que Sonatrach pour le contrôle de la qualité du matériel, mais aussi dans le domaine de l'environnement et risque industriel où une intervention a été effectuée pour le contrôle de six grandes unités de liquéfaction de gaz au niveau d'Arzew. Une activité de contrôle réglementaire pour les installations électriques et les appareils à pression (réservoirs et chaudières) avec en plus des formations dans ces domaines.L'expertise dans le domaine de la construction et le contrôle des navires (commerce et transport des voyageurs) est également l'une des prestations de Veritas.Créé en 1828, cet organisme travaille depuis de longue date avec l'Algérie avant de s'installer en tant que filiale en 2007, le marché étant devenu plus intéressant encore, à la faveur de tous les projets de développement mis en place. «L'Algérie possède un potentiel industriel sans comparaison avec les autres pays voisins, ce qui fait d'elle un marché prioritaire», explique M. Eric Parisot, directeur de Veritas-Afrique du Nord et directeur de Veritas Algérie, rencontré au Salon Djazagro. Il a également souligné que l'objectif de cette présence sur le marché algérien «est de développer localement des prestations en bénéficiant des méthodologies et des expertises du groupe». «Nous avons comme projet d'accompagner le développement de l'économie algérienne dans tous les domaines d'activité», a-t-il encore ajouté.Les prestations fournies en Algérie l'ont été pour les grandes entreprises publiques telles que la Sonatrach et la Sonelgaz, et d'autres encore de même que pour des sociétés privées et étrangères implantées en Algérie. Le plus grand projet réalisé concerne Sonelgaz. Il s'agit du contrôle de tous les équipements qui entrent dans la construction des trois grandes centrales électriques, à l'exemple de Targa. Ce projet a été réalisé suite à un appel d'offres lancé en 2007 par le Groupe Sonelgaz et décroché par le Bureau Veritas Algérie. Le contrat d'une durée de 3 ans a été conclu à la fin de l'année 2010. Le travail a consisté en le contrôle de tous les équipements provenant de l'étranger et achetés pour la construction des centrales. Des expertises sont fournies sur place avant leur acheminement en Algérie. Au fait, le travail des experts de Veritas était de garantir à Sonelgaz la conformité du matériel acheté. Un nouveau service présenté au Salon Djazagro Les ambitions de cet organisme consistent à aider au développement et à l'essor du marché algérien en arrachant une place comme société algérienne orientée vers l'excellence.Dans son accompagnement de l'Algérie, Veritas, et pour rapprocher plus les industriels algériens, a présenté le laboratoire agroalimentaire et environnement implanté dans le pays voisin, la Tunisie, à l'occasion du Salon international de l'agroalimentaire, Djazagro, qui s'est déroulé la semaine passé au palais des Expositions aux Pins Maritimes. Ce laboratoire a été mis en avant par ce bureau qui est intervenu dans différents domaines d'activité et qui entend ainsi élargir son champ d'intervention en présentant ce nouveau service dispensé ailleurs. «Ce laboratoire devrait permettre aux entreprises algériennes de bénéficier d'une panoplie d'analyses avec en plus la proximité», indique M. Parisot. Ce dernier, interrogé sur une éventuelle mise en place en Algérie d'un grand laboratoire comme celui de la Tunisie, répondra : «Pourquoi pas, si la demande est forte ?» En attendant, le laboratoire tunisien permettra aux industriels de faire des prélèvements d'échantillons des produits fabriqués pour des analyses biologiques et physiques. Car l'Algérie connaît encore un certain retard dans le domaine du contrôle des produits alimentaires. Parfois, des analyses sont effectuées à l'étranger, en Europe notamment, comme c'est le cas pour le miel.