Photo : Riad Par Ali Boukhlef Vingt-quatre heures après les décisions du Conseil des ministres, la classe politique nationale est logiquement partagée sur les réformes politiques à venir, mais tout le monde s'accorde sur le fait de ne pas se focaliser sur la nomination de Abdelkader Bensalah pour conduire «les consultations politiques».Il est évident que les partis de l'Alliance présidentielle ne font pas entendre une voix dissonante. Le MSP, le RND et le FLN jouent presque la même partition, à quelques touches près.Ainsi, lorsque nous avons posé la question à Kassa Aïssi, chargé de communication au parti du Front de libération nationale, la réponse a plutôt quelque chose de déjà-entendu. «La nomination de M. Bensalah ne nous dérange pas. Il a déjà mené des concertations par le passé», a-t-il répondu. Il fait référence au débat ayant mené, au début de l'année 1994, à la fameuse conférence d'entente nationale. Sauf que, à l'époque, des partis de l'opposition et une partie des islamistes avaient refusé de participer au dialogue.C'est cela la crainte du MSP. Mohamed Djema estime que «la nomination de Bensalah» n'est pas un problème. Cependant, il «craint que le fait que M. Bensalah ait une appartenance partisane» ne pèse dans les choix des partis de l'opposition.Quant à Miloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique, dont est issu le président du Conseil de la nation, il estime que la décision du chef de l'Etat est «une reconnaissance aux compétences» de l'ancien président du Conseil national de transition. Le député de Mascara, joint hier par téléphone, ne veut apparemment pas s'attarder sur l'appartenance politique de M. Bensalah, auquel il attribue la qualité d'«homme d'Etat». Pis, le responsable du parti d'Ahmed Ouyahia a affirmé que Abdelkader Bensalah jouit d'un «consensus». Entre les partis de l'Alliance présidentielle et les adeptes du tout-opposition, le Parti des travailleurs joue les modérateurs. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, il préfère ne pas faire de «préjugés» sur la nomination de Abdelkader Bensalah. Le parti préfère plutôt se consacrer à des questions de fond. Il s'interroge ainsi sur les garanties que donnera le pouvoir quant à l'application des décisions prises. «Quelles sont les garanties pour que ces projets consacrent le renouveau et la compétition politique, la rupture avec les pratiques du système de parti unique et la corruption ?» s'interroge le document du bureau politique du PT. En revanche, le parti de Louisa Hanoune enregistre, entre autres aspects positifs, «les directives du chef de l'Etat de réactiver la juridiction administrative».Du côté des opposants, le Mouvement pour le renouveau national, El-Islah, a émis, par la voix de Djamal Benabdesselam, des doutes sur l'issue des réformes annoncées. Il estime, dans un entretien téléphonique, que le problème est plutôt dans l'application des textes. «C'est le pouvoir qui, en premier, viole les lois», accuse le jeune chef islamiste.Quant au RCD, il a d'ores déjà fait savoir qu'il ne s'inscrit pas dans la démarche du chef de l'Etat. Dans un communiqué rendu public hier et intitulé «du réchauffé pour un système congelé», le parti de Saïd Sadi a indiqué que «la solution à la crise algérienne se fera en dehors et contre» le système. Il accuse en outre le gouvernement de «fuite en avant».