De notre correspondant à Tizi-Ouzou Lakhdar Siad Le personnel éducatif dit nager dans le flou depuis l'application, il y a deux ans, des décisions de la commission de la réforme de leur secteur, initiative qui n'a pas fait, rappelle-t-on encore, l'unanimité au sein de la famille de l'éducation, amenant certaines parties directement concernées par le projet à le dénoncer et à le rejeter dans «le fond et dans la forme». Des syndicats autonomes de l'éducation, des membres d'associations de parents d'élèves et des experts indépendants dans le domaine de la pédagogie et des sciences de l'éducation se sont prononcés à temps pour soulever des lacunes importantes dans les résolutions et recommandations de la commission en question sans susciter une réaction de la part du département de Boubekeur Benbouzid à la hauteur des contre-propositions qu'ils ont rendues publiques.Même quand il s'est agi de faire une évaluation temporaire de cette réforme, le ministre de tutelle et ses plus proches collaborateurs ont défendu bec et ongles leur «conception» d'améliorer le niveau du système éducatif et le rendement des enfants scolarisés alors que les premiers concernés ont continué à s'opposer à une partie du contenu de la réforme officielle, tel le volume horaire jugé trop grand, notamment par les élèves des classes d'examen et les enseignants. A ce sujet, M. Benbouzid soutenait, juste après la première vague de protestation, que «le volume horaire n'a pas changé comparé à l'emploi du temps des années précédentes avec les anciens programmes, à l'exception d'une heure supplémentaire consacrée à l'éducation islamique et une autre à la langue amazighe, qui est enseignée dans un nombre limité de wilayas, balayant d'un revers de main les voix discordantes». «Les rapports des différentes wilayas qui nous sont parvenus à l'administration centrale n'ont jamais évoqué de résultats catastrophiques, au contraire ils indiquent que le programme pédagogique suit son cours de manière satisfaisante», a-t-il ajouté à l'adresse des contestataires dont une partie a revendiqué la suppression pure et simple de quelques unités pédagogiques pour permettre aux candidats d'être à jour le jour des examens en avançant le plus loin possible dans l'acquisition des enseignements et de prendre le temps nécessaire pour se préparer suffisamment et d'aborder les sujets. Et pour faire taire les élèves et les parents d'élèves sur cet aspect des programmes, M. Benbouzid use, depuis qu'il est la cible permanente d'attaques, de la même formule à l'adresse de ses nombreux détracteurs, à savoir «les sujets du baccalauréat porteront sur les cours dispensés durant l'année scolaire». Une belle diversion qu'on sort à chaque approche des examens pour calmer les esprits. Mais les problèmes sont tellement nombreux dans le secteur de l'éducation que les responsables n'arrivent plus à masquer la réalité. Les élèves se plaignent encore du manque de tables et de chaises, de livres scolaires, de surcharge des salles de classes, de la programmation des matières scientifiques à haut coefficient à des heures reculées de la journée, de la violence, de problèmes de logistique, du transport, de la cantine, du chauffage, d'hygiène, etc.