Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, a été auditionné, hier, par le président de la République. Lors de sa communication, le ministre en charge du secteur dresse un bilan jugé satisfaisant par le président de la République qui a relevé les progrès indéniables réalisés en termes d'infrastructures médicales et des indicateurs de santé approchant ceux des pays développés. Sur ce dernier plan, M. Barkat fait état de plusieurs avancées considérables qui se matérialisent comme suit : poursuite de la baisse de la mortalité et allongement continu de l'espérance de vie à la naissance (de 45 ans en 1962 à 75,7 ans en 2008), recul des maladies transmissibles et augmentation du nombre de décès dus à des maladies non transmissibles (ce qui est un bon signe), généralisation de la prévention touts azimuts contre certaines maladies ainsi que la prise en charge de la santé scolaire et universitaire (généralisation de la vaccination). Par ailleurs, la santé de la mère et de l'enfant a connu une évolution positive (96% des accouchements se font en milieu assisté) grâce, entre autres, à la réalisation de 16 services et 185 unités supplémentaires réservés à la santé des nouveau-nés. Toujours en matière de réalisation d'infrastructures, 186 unités d'oncologie médicale ont été installées au niveau des hôpitaux généraux. S'agissant de l'accueil des patients, le ministre reconnaît que, malgré les réalisations, il est nécessaire de mettre un terme aux motifs d'insatisfaction, notamment au niveau des urgences et des services de maternité. Une fausse note vite reprise par un bilan qui fait ressurgir toutes les avancées réalisées en matière de développement des soins de haut niveau, à l'image des greffes de tissus et d'organes et des principales pathologies pourvoyeuses en transferts pour soins à l'étranger. Dans sa communication, le ministre de la Santé a énuméré les différentes infrastructures réalisées ou en cours de réalisation (soit plus de 800) suivant le programme quinquennal 2005-2009 pour lequel une enveloppe de 244 milliards de dinars a été consacrée. 20 hôpitaux de plus de 200 lits, 70 de moins de 200 lits, 260 hôpitaux et centres spécialisés, 133 polycliniques sur lesquelles 152 réalisations ont été achevées, près de 400 en cours d'achèvement et 200 autres projets en voie de lancement. Sur l'accueil toujours, le nombre de lits disponibles au niveau du secteur public est de 68 000 en 2008 (contre moins de 54 000 en 1999). L'autre volet important dans le système de santé, le corps médical et paramédical, a également connu une évolution importante aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif. En une décennie, le corps médical a connu un accroissement de près de 70%, passant de 21 000 praticiens, dont 4 000 spécialistes, en 1999 à 35 000 praticiens dont 13 000 spécialistes en 2007. Dans les wilayas des Hauts Plateaux, le nombre de médecins spécialistes est passé de 307 en 1999 à 2 174 en 2007. Idem pour les wilayas du Sud qui ont vu le nombre des médecins passer de 80 en 1999 à 1 000 en 2007. S'agissant du personnel paramédical, le ministre reconnaît que le secteur souffre d'une déficience puisque les besoins supplémentaires attendus pour 2010 et 2015 sont de l'ordre de 40 000 cadres. Mais le personnel hospitalier ne se résume pas seulement aux médecins ou aux paramédicaux, des programmes de formation initiale et continue en management hospitalier ont profité à plus de 10 000 cadres et 400 sont toujours en cours de formation. Dans ce sillage, l'Ecole nationale de santé publique sera transformée en Ecole de management des établissements de santé. Abordant le volet du médicament, le ministre informe qu'une agence nationale des produits pharmaceutiques sera opérationnelle sous peu. Elle aura pour rôle l'enregistrement, l'homologation et le contrôle de qualité. Pour l'orientation du ministère quant à la commercialisation des médicaments, M. Barkat informe qu'il favorise l'utilisation du générique dont le pourcentage minimum d'importation sera fixé. Des mesures pour encourager la production locale de médicaments génériques seront également prises et d'autres, incitatives, seront initiées en direction des pharmacies pour encourager ce type de médicament.