les sages-femmes sont appelées à intervenir pleinement dans le dépistage de cette pathologie qui concerne 10% des femmes enceintes, d'après le professeur Safia Mimouni, diabétologue au CHU Mustapha Bacha. Des chiffres alarmants qui révèlent l'augmentation du taux de prévalence du diabète, l'un des fardeaux les plus lourds des maladies non transmissibles. Le diabète a augmenté chez les femmes enceintes durant la dernière décennie, passant de 5,2% à 10%. C'est d'ailleurs le but de la campagne «Diabète au féminin» lancée en mars dernier par les laboratoires Novo Nordisk, leader mondial dans le traitement, en partenariat avec l'Observatoire algérien de la femme (OAF), dont le but est de prévenir le diabète, devenu un véritable fléau en Algérie. La Journée mondiale de la sage-femme met en lumière ces travailleurs de l'ombre ainsi que leur rôle crucial dans la réduction de la mortalité maternelle et la prise en charge de la maman et du bébé. Selon le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), les sages-femmes peuvent éviter jusqu'à 90% des décès maternels dans les lieux où elles sont autorisées à pratiquer, en jouant un rôle à part entière pendant la grossesse, l'accouchement et après la naissance. Or, dans de nombreuses régions de l'Algérie, les sages-femmes sont souvent confrontées à un manque de matériel médical pour mener à bien leur travail. Chaque année, des centaines de milliers de femmes meurent dans le monde et trois millions de nouveau-nés ne survivent pas au-delà de la première semaine parce qu'ils n'ont pas accès à des services de maternité et aux soins de sages-femmes qualifiées. «Le monde a besoin de sages-femmes aujourd'hui plus que jamais» est le slogan si significatif dédié par le FNUAP et l'ICM à l'un des plus beaux métiers du monde, à l'occasion de leur journée mondiale. Chaque année dans le monde, sur environ 210 millions de grossesses, 5 à 10 millions d'entre elles s'accompagnent de l'apparition d'un diabète dit gestationnel, source de complications maternelles, fœtales et périnatales et de risques accrus de diabète et de syndrome métabolique chez la mère et l'enfant. Evoquant l'importance du métier de sage-femme dans la sensibilisation dans la prévention du diabète et diverses pathologies survenant durant la grossesse, la présidente de l'Observatoire algérien de la femme, Mme Chaiaa Djaafri, a mis en exergue la nécessité de renforcer la formation et le recyclage de la sage-femme, cette bonne fée qui aide les femmes à donner la vie. D'autant que dans certaines régions enclavées, c'est elle qui joue le rôle du médecin accoucheur. D'où l'importance de doter les sages-femmes des moyens nécessaires et de les former afin de leur permettre de prendre soin convenablement des femmes enceintes diabétiques et prévenir la santé de la mère et de l'enfant, ce qui s'inscrit dans le cadre des objectifs du millénaire. La présidente de l'OAF a d'autre part fortement plaidé pour le prolongement du congé de maternité, de trois à six mois, une mesure à même de protéger la mère et l'enfant et de promouvoir l'allaitement maternel qui connaît un net recul en Algérie et de réduire l'importation du lait artificiel. Dans beaucoup de pays et notamment en Suède, dira-t-elle, «le prolongement du congé de maternité à une année a été bénéfique pour la mère et l'enfant, une mesure qui a permis d'encourager considérablement l'allaitement maternel et d'améliorer la santé et les chances de survie de l'enfant». Notons par ailleurs que l'Observatoire algérien de la femme a saisi les autorités concernées pour le prolongement du congé de maternité en Algérie. La sage-femme au cœur d'une campagne sur «le diabète au féminin» Les laboratoires Novo Nordisk, qui lancent cette campagne en partenariat avec l'Observatoire algérien de la femme, misent sur la noble mission de la sage-femme et son rôle-clé pour lutter contre le diabète chez la femme enceinte et pour le dépistage précoce du diabète gestationnel en particulier. Les statistiques en attestent : on compte aujourd'hui quelque 143 millions de femmes vivant avec un diabète dans le monde, et d'ici à 2030 ce chiffre devrait atteindre les 222 millions. Le diabète est la 7e cause de mortalité des femmes dans le monde. En Algérie, le diabète fait des ravages. 4,6% des femmes meurent de cette maladie, pour seulement 2,8% chez les hommes, d'après des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il faut savoir que dans le monde environ 350 000 femmes meurent chaque année de complications liées à la grossesses. Le diabète gestationnel, qui apparaît dans 2 à 5% des grossesses, entraîne un risque élevé de morbidité et mortalité maternelles (avortements spontanés, pré-éclampsie, naissance avant terme), fœtales et périnatales (macrosomie, faible taux de sucre à la naissance, épaules endommagées, problèmes respiratoires importants). Les spécialistes mettent garde contre le diabète gestationnel et estiment que les femmes qui ont développé cette pathologie ont jusqu'à 70% de risque de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans qui suivent la grossesse et un risque multiplié par 1,7 de développer une maladie cardiovasculaire. Quant aux enfants nés d'une mère ayant été touché, ils ont un risque multiplié par cinq de développer un diabète ou un pré-diabète avant de devenir adulte. De même, le risque d'obésité est lui aussi présent, il est en effet multiplié par deux. L'Observatoire algérien de la femme s'engage dans la lutte contre la polyarthrite L'Observatoire algérien de la femme (OAF) s'implique dans la lutte et la sensibilisation de la polyarthrite. Une pathologie qui prend des proportions alarmantes dans notre pays. La polyarthrite est considérée comme l'inflammation des os la plus fréquente et la plus dangereuse. Le nombre de malades atteints s'évalue à 350 000 personnes, dont 75% sont des femmes. Les statistiques confirment que la gent féminine est la plus exposée : quatre femmes pour un seul homme, révèlent les derniers chiffres. Leur âge se situe entre 35 et 40 ans. Aussi, il convient de souligner que le dépistage demeure pour l'instant le seul moyen de faire face à cette maladie, pour peu qu'il puisse s'effectuer à temps. L'évolution de la maladie peut provoquer de graves conséquences, pouvant mener jusqu'à la paralysie de la personne atteinte; elle peut être aussi la cause de la diminution de l'espérance de vie des personnes souffrant de la polyarthrite, d'où la nécessité d'une prise en charge sérieuse dès le début. A B.