De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Elle a fait voyager les mélomanes et fidèles du Dimajazz à travers des périodes distinctes à cette musique aux explorations infinies. Un pur délice musical, clin d'œil et tribute (hommage) aux géants du jazz. Les œuvres de Duke Ellington et de Gershwin (parmi d'autres) sont présentées à la perfection par la voie puissante et modulée d'Andrea, majestueusement, rendant à chacun l'un de leur standard encore plus «attrayant». «Je puise mes interprétations dans le gospel, cet aîné du jazz», dira Andrea. Néanmoins, ce retour aux sources exprimé par Andrea Celeste, idole d'Aretha Franklin, est recomposé à sa manière. La musique pop prend sa portée dans ses chansons avec des embellissements soul. Trois partitions en une qui ne font que mettre le concept jazzy dans sa splendeur vocale la plus expressive. «Tous nos arrangements se font à la base de la voix d'Andrea. Son timbre nous impose des recherches musicales que l'on découvre enfin originales», diront les musiciens du groupe. En fait, la trame harmonique repose sur le pianiste Collina qui donne aux deux musiciens du groupe, contre- bassiste et percussionniste, des possibilités faciles à faire ressortir des sons. Pour être faciles, elles n'en sont pas moins captivantes. Une mixture free et fraîche émerveillera l'assistance qui répondait à chaque interprétation qui aura été donnée par un thème de Burt Bachara, Walk on by. What's going on de Marvin Gaye donnera la chair de poule à l'assistance. Et Do nothing till you hear from me de Duke Ellington illustre ses aptitudes dans l'autre aspect du jazz «plaisant» chanté in live. Andrea interprétera l'une de ses compositions, Color of love (Couleurs d'amour). Sur fond de violoncelle entrecoupé par des walking basses et appuyé par des percussions, la diva dira : «Je chante ce que je ressens, cela vient du fond…» Nina Simone et le Brésilien Amilton Nascimento ont été également bien chantés. Plus d'une heure d'évasion musicale avec ce simplissime quartet qui aura émerveillé les adeptes des grands standards jazz. «J'espère revenir une autre fois à Constantine et à Dimajazz surtout. Le public est merveilleux et de surcroît connaisseur.» Telle a été l'appréciation d'Andrea à la sortie de la scène, ravie d'avoir produit un beau show. En prélude à ce spectacle dédié en cette deuxième soirée de l'événement au «vocal», Quartessence, une troupe franco-espagnole, assez originale et «cool» de par des compositions associant le flamenco «pas assez» gitan à la percussion (cajon, instrument d'origine péruvien), le tout agrémenté d'une «sur-voix» placée entre le ténor et le soprano. «C'est une voix remontant à l'âge baroque», explique le vocaliste et percussionniste Jena Luc Difraya. «Cela fait plus de cinq années que mon ami et bassiste de long chemin Didier s'est attelé à explorer une nouvelle fusion», dira le guitariste et compositeur Alain Richou. Pour cette fusion il insère le tromboniste Fransesco Castellani pour des échappées solo soutenues fortement par la basse et notamment les percussions, avant que la danseuse Sabrina ne fasse des claquettes pour ramener l'ambiance aux origines du flamenco. L'esplanade du Palais de la culture a été également animée par la tenue de la première «off». Le groupe algérois Good Noise s'est produit en plein air sur la scène baptisée Aziz Djemame, le défunt fondateur du festival.