De notre envoyée spéciale à Malabo (Guinée équatoriale) Karima Mokrani Aujourd'hui, plus que jamais, l'Etat algérien fait montre d'une grande disponibilité à aider au processus de développement du Nouveau partenariat pour l'Afrique et le développement (Nepad) et à la consécration de ses principes fondateurs. L'intervention du président Bouteflika, hier, à Malabo, en Guinée équatoriale, lors des travaux du 25e Sommet du Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement du Nepad, est on ne peut plus claire. «Le Nepad étant un programme de longue haleine, le processus doit se poursuivre et s'intensifier», a-t-il déclaré à l'adresse de ses pairs. Ces derniers ayant exprimé des craintes quant au risque de blocage ou carrément d'arrêt de l'activité au sein de cette structure technique de l'Union africaine (UA) en raison, notamment des contraintes financières. Pour convaincre ses homologues africains, et peut-être même répondre aussi aux voix qui discréditent cette instance, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a jugé nécessaire de rappeler le parcours de sa mise en place et ses objectifs, il y a exactement dix ans. Mieux, le chef de l'Etat a souligné que le bilan de ces dix années d'activité est satisfaisant : «Après une décennie de mise en œuvre du Nepad, en tant que programme de l'Union africaine, le bilan apparaît encourageant à bien des égards.» Selon le président Bouteflika, «l'Afrique a franchi d'importantes étapes sur la voie de son redressement et est devenue un nouveau pôle de croissance de l'économie mondiale. Ses progrès dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la relance économique sont autant de points d'ancrage pour de nouveaux efforts aux plans national, régional et continental, ainsi qu'en partenariat avec la communauté internationale». «L'adhésion de trente pays au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs et le rythme soutenu des évaluations des pays témoignent aussi de notre engagement à promouvoir la bonne gouvernance», a-t-il ajouté. Grâce au Nepad, poursuit le chef de l'Etat, l'Afrique a su convaincre des partenaires étrangers pour des aides aux projets de développement dans le continent noir : «En s'imposant comme le cadre de référence pour les activités des principaux pays et institutions internationales partenaires de l'Afrique, le Nepad a contribué à certaines avancées au plan international. Les apports extérieurs ayant bénéficié à l'Afrique se sont accrus sensiblement, qu'il s'agisse d'aides publiques au développement ou d'investissements directs étrangers même si ces flux ne sont pas encore à la hauteur des besoins de l'Afrique et des opportunités qu'elle offre.» Par ailleurs, le président Bouteflika considère que «l'agriculture est redevenue un centre d'intérêt dont le poids dans la coopération pour le développement s'est redressé après une longue période de déclin». De même, «du point de vue qualitatif, les efforts menés dans le cadre du Nepad ont replacé le développement humain au rang de priorité stratégique, bénéficiant d'allocations de ressources accrues tant au niveau national que des programmes des institutions internationales». Abdelaziz Bouteflika, au nom de l'Etat algérien, estime nécessaire pour les pays d'Afrique d'aller de l'avant dans ce chemin tracé, il y a dix ans, et surtout faire en sorte qu'ils comptent essentiellement sur eux-mêmes pour atteindre des objectifs communs : «Les limites intrinsèques des nombreux programmes de développement et de lutte contre la pauvreté, mis en œuvre jusque-là par les instances régionales et internationales, résidaient dans le fait que leur conception et leur gestion échappaient aux Africains. Ils ne reflétaient pas suffisamment les réalités et les besoins de l'Afrique et n'encourageaient ni l'effort et les capacités endogènes ni la concentration sur les domaines d'intérêt crucial pour l'engagement d'un processus véritable de développement.» Pour terminer, le président Bouteflika a souligné la nécessité de renforcer les réseaux de communication et de dialogue entre les pays membres de l'instance africaine : «La diffusion de l'information et le dialogue avec toutes les parties prenantes au sein de chacun de nos pays doit être une pratique constante.»