La huitième session de négociations informelles entre le Maroc et le Front Polisario sous l'égide de l'ONU se tiendra du 19 au 21 juillet à Greentree, dans la banlieue de New York, a annoncé l'ONU jeudi. Les négociations informelles entre le Maroc et le Polisario sur le Sahara occidental se sont invariablement soldées par un échec. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, fin avril, une résolution prorogeant pour un an le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), jusqu'au 30 avril 2012, et appelé le Maroc et le Polisario à intensifier leurs négociations. Les pourparlers du 19 juillet auront pour objectif d'approfondir «les entretiens entre les deux parties sur leurs propositions respectives quant à une solution, y compris la question du corps électoral et les mécanismes d'auto-détermination», note l'organisation onusienne dans son communiqué. Cette situation de blocage du dossier sahraoui trouve ses raisons notamment dans «les entraves françaises aux efforts de paix onusiens dans les territoires sahraouis occupés». C'est du moins ce que croit savoir l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Ibrahim Ghali. Le diplomate sahraoui a critiqué jeudi à Boumerdès, en marge des travaux de la 2e université d'été des cadres du Front Polisario et de la RASD, la position de la France. M. Ghali a estimé que la France constitue «le principal obstacle» au processus de paix au Sahara occidental. Il a dans ce sens qualifié la position française de «favorable à la politique expansionniste du Maroc qui persiste dans les violations des droits de l'Homme», ce qui constitue, a-t-il ajouté, «une entrave à la protection et au contrôle des droits de l'Homme au Sahara occidental». M. Ghali a salué la participation d'élus français aux travaux de l'université d'été, exprimant le souhait qu'ils puissent adresser un message à l'opinion publique en vue «d'exercer une pression sur la France afin qu'elle adopte une position digne de sa qualité de membre permanent au Conseil de sécurité onusien dont la mission principale est de préserver la sécurité, la paix et la justice dans le monde». L'ambassadeur sahraoui a également émis le vœu que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross, puisse diriger le prochain round de négociations entre des représentants du Front Polisario et du Maroc, prévu à Manhasset dans la banlieue de New York, les 20 et 21 juillet, «en accord» avec la position de M. Ban Ki-moon qui appelle au «règlement de la cause sahraouie loin de toute tergiversation qui ne sert ni la cause sahraouie ni la région». Après avoir rappelé la position de M. Ban Ki-moon en faveur du «droit du peuple sahraoui à exercer son droit imprescriptible à l'autodétermination et à l'indépendance à travers un référendum libre, juste et régulier», le responsable a appelé M. Ross à adopter, lors de la prochaine réunion, la même démarche à laquelle avait appelé le SG de l'ONU, et à exiger du royaume marocain à adhérer aux efforts de l'ONU en vue de parvenir à une solution rapide et définitive du conflit. L'ambassadeur sahraoui ne manquera pas cette occasion pour critiquer certains membres du Conseil de sécurité qui adoptent la «politique de deux poids deux mesures» à l'égard de la cause sahraouie, condamnant «la poursuite des pratiques arbitraires contre les peuples qui aspirent à la démocratie et à la liberté». Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé par le Maroc en 1975. Rabat ne veut discuter que de sa proposition d'autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un Parlement locaux, sous sa souveraineté. Le Front Polisario, quant à lui, réclame le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. G. H.