Photo : Sahel De notre envoyé spécial à Djoua Younès Djama EPOUSTOUFLANT ! Les trois shows offerts, avant-hier soir, par trois groupes venus de trois continents différents étaient tout simplement impressionnants. La foule venue nombreuse et majoritairement jeune, était en transe. L'alchimie a pris très peu de temps pour s'installer. Les Monts de Djoua où se déroule le Festival musical et culturel qui porte le même nom, résonnent encore des rythmes endiablés du groupe cubain Onda Cubana conduit par la maestro Over Luis Martinez Alvarez, auteur compositeur et interprète. Les cinq membres du groupe, dont deux femmes, ont interprété des chansons puisées dans leur répertoire et dont les thèmes s'inspirent des scènes du vécu quotidien. Ainsi, après avoir interprété «Offre-moi une nuit d'amour», un air accompagné de la danse locale, dont le thème comme son intitulé le suggère d'ailleurs d'amour, les Onda Cubana ont ensuite enchaîné par une autre chanson intitulée «Cadeau d'adieu». Sur un air aussi rythmé comme seuls les Cubains en ont le secret, les artistes sud-américains ont également interprété une chanson qui aborde le thème de la paysannerie et de la culture du café. Les déhanchements sensuels d'une des deux accompagnatrices du leader du groupe ont, carrément, enflammé la scène. La foule «interagissait» instantanément.Après avoir été chaleureusement ovationnés par le public, les Cubains se sont retirés pour laisser la place à un groupe venu du Madagascar. Accompagnant son show avec un instrument atypique ayan, un cithare-luth tubulaire en Bambou, dénommé le Vali, le leader du groupe a été impressionnant en interprétant des airs malgaches d'une extrême sensibilité. Le rythme ne manquait pas. Du côté du public, il y a avait du répondant. Et ce n'est pas l'interprète malgache Rajery Valiha qui le contredira. «Magnifique !», a-t-il lancé à l'adresse de la foule. A la fin de son spectacle, le musicien a tenu à remercier le public de Djoua et les organisateurs ; il a aussi tenu à faire part de son bonheur de se retrouver ici à Bougie. Le clou du spectacle fut, sans aucun doute, l'entrée en scène d'un groupe venu de France, DUB INC, dont un membre est originaire du village Ihaddadène dans la wilaya de Béjaïa, alias Hakim. Dans un style reggae version moderne, les membres du groupe ont carrément mis en transe une foule qui commençait à se densifier au fur et à mesure que le spectacle avançait. A chaque fin de chanson, les fans du groupe venus nombreux notamment d'Alger, en redemandaient davantage. Les thèmes des chansons sont divers et variés. De la dénonciation de plusieurs siècles de traite esclavagiste par les Occidentaux, les «Reggaemen» ont remonté l'histoire jusqu'à celle actuelle où la vie des émigrés africains en Occident vire souvent au cauchemar en raison, notamment, de conditions de vie extrêmement difficiles. Du coup, ces pauvres petites gens issues de couches les plus défavorisées sont contraintes de galérer. Et ce n'est qu'à leur honneur, semble vouloir dire le groupe. Et pour cause, «galérer, il n'est pas donné à tout le monde (…)», dixit l'un des deux interprètes. Après avoir fait danser grands et petits, femmes et hommes, ils ont clôturé le spectacle en promettant de revenir dans l'édition de l'année prochaine. Les présents au Festival de Djoua qui se tient du 16 au 23 du mois en cours sur les hauteurs de la ville des Hammadites, ne sont pas près d'oublier une nuit aussi magique. Ce fut un pur régal…Notons qu'hier soir, le public de Djoua avait rendez-vous avec Amazigh Kateb. Ça promet !