Photo : Riad Par Amar Rafa Le Parti des travailleurs se tient fin prêt, à la prochaine rentrée sociale, pour toutes les éventualités : élections anticipées, élection d'une assemblée constituante, pressions ou parachèvement du processus révolutionnaire dans le pays, etc. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a, lors d'une allocution d'ouverture à la session ordinaire du bureau de la wilaya d'Alger dédiée à l'examen de la situation sur le double plan national et international, indiqué que l'activité organique entreprise par le parti, notamment le renouvellement des sections, la campagne d'adhésion, constitue la réponse d'organisation face à la situation politique du pays. «Nous sommes prêts pour assumer notre responsabilité devant toute probabilité», a-t-elle affirmé, estimant, tout d'abord sur le plan politique, qu'il est impératif que les consultations (pour les réformes politiques) qui se sont déroulées dernièrement, soient suivies de «décisions à la mesure des enjeux» que vit le pays. Louisa Hanoune, notant avec satisfaction que les portes du dialogue restent ouvertes à tous les partenaires politiques désireux d'y prendre part, a dit qu'il est important que les Algériens expriment leur avis. Mais, «cette position ne doit pas avoir pour conséquence l'immobilisme». Selon elle, «il est nécessaire de se préparer à entamer un renouveau politique afin d'opérer une rupture avec les pratiques héritées du parti unique». Il y a une «situation révolutionnaire» dans le pays, et la dynamique sociale confirme que l'assemblée constituante est d'actualité, d'après la SG du parti des travailleurs qui a, d'autre part, interpellé le président de la République, afin de prendre des mesures hardies, affirmant qu'«à situation exceptionnelle, décisions exceptionnelles». La poursuite des grèves et protestations démontre l'existence d'une dynamique sociale, d'après la SG du PT, qui n'a pas manqué de réitérer son soutien à toutes les actions des travailleurs, notamment ceux dont les revendications portent sur l'amélioration de leurs conditions de vie. Elle se devait donc, dans ce cadre, de parler de la grève du personnel navigant commercial d'Air Algérie disant, à ce propos, que «Nous sommes le seul parti à avoir soutenu la grève des hôtesses et stewards» et que «l'Etat a les moyens financiers de satisfaire les revendications des stewards et hôtesses d'Air Algérie». Elle a rappelé que dès le début, le PT a pris position pour la grève du PNC. Elle a dit avoir encouragé avec force la médiation du SG de L'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. «En tant que premier responsable du syndicat du pays, il (Sidi-Saïd) avait aussi le feu vert des autorités supérieures de l'Etat, et ne parlait pas en son propre nom», a indiqué Louisa Hanoune. Et de poursuivre, que pour sa médiation, Abdelmadjid Sidi-Saïd «avait des garanties que les travailleurs pourraient rejoindre leurs postes de travail sans que personne ne soit licencié», avant de rappeler que le Premier ministre avait reconnu, en 2010, ces personnels navigants, en invitant tout le monde à «respecter la hiérarchie». Et d'avertir toutefois, que «si les négociations échouent, ce ne sont pas les personnels navigants qui en seront responsables. Ils ont eu un comportement impeccable». La SG du PT a en outre apporté son soutien aux travailleurs de l'usine d'aluminium de M'sila, qui revendiquent sa renationalisation, et à ceux de Linde (ex-ENGI). Elle a dénoncé l'escroquerie de l'entreprise GMA, qui s'est avérée une société écran, d'après elle, et a demandé que des comptes soient demandés à l'ancien ministre Chakib Khelil, pour l'avoir couverte. Elle demande que l'Etat prenne une décision souveraine pour que l'ENOR ou Sonatrach disposent de la majorité de la production aurifère, en faisant valoir «le droit de préemption», et s'oppose à la vente d'Alver à Saint- Gobain. En fait, pour Mme Hanoune, toutes les opérations de privatisation et de partenariat avec les étrangers ont échoué et doivent faire l'objet d'enquête globale car il y a délit d'initié, escroquerie et connivence avec des parties étrangères. Après un tour d'horizon des crises aux Etats-Unis, où la réserve fédérale peut déclarer sa faillite, et en Europe, notamment en Grèce, au Portugal, et probablement en Espagne, Louisa Hanoune estime que «notre pays est convoité et que ces crises constituent un danger pour nos réserves de changes». Comment préserver notre pays de l'onde de choc? s'est-elle interrogée, en suggérant un débat public. Le CNT en Libye est un instrument supplémentaire pour les grandes puissances qui convoitent ses fonds souverains, a indiqué Mme Hanoune, en dénonçant le double standard en comparaison avec la Palestine. La rapporteuse des Nations unies pour le logement «aurait dû aller enquêter dans les favelas du Brésil d'où elle est originaire, en Palestine ou encore en Nouvelle Orléans», a-t-elle indiqué. Elle s'est dite, par ailleurs, atterrée par le chiffre de 1.5 millions de couffins de Ramadhan. Pour elle, toute la politique sociale est à revoir en Algérie, et la solution durable est dans la création de postes d'emploi. Elle réclame également la mise en place d'une échelle mobile des salaires pour relancer la consommation et la production.