Evolution relativement stable des cours du brut ; les prix du pétrole étaient en fait à l'équilibre, dans un contexte marqué par la dépréciation du dollar et par les inquiétudes face à l'enlisement des discussions sur le plafond de la dette américaine, un sujet qui met d'ailleurs aux prises les démocrates avec les républicains aux Etats-Unis. Par les chiffres, et à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 117,87 dollars en fin de journée, en baisse de 7 cents par rapport à la clôture de lundi. A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance progressait de 14 cents à 99,34 dollars. On est ainsi loin des 119 dollars le baril, enregistrés il y a moins d'une semaine. C'est une tendance à la baisse qui risque de s'installer dans la durée ? Aux dires de beaucoup, les cours du pétrole évoluent dans une fourchette de prix étroite. Lundi, par exemple, ils se sont repliés, faute d'accord dans les négociations sur la dette aux Etats-Unis, une question qui continue de concentrer l'attention du marché, expliquait un analyste, cité par des médias. Les démocrates et républicains ont jusqu'au 2 août pour parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette du pays, faute de quoi les Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, risqueraient de se retrouver en défaut de paiement. Une hypothèse peu plausible, estiment certains. Pour l'instant, du moins, le apron de la FED -la banque centrale américaine- se montre imperturbable. Un optimise justifié ? Le gouverneur de la FED croirait à un rapprochement entre les deux camps (démocrates et républicains), car cela relèverait du possible. Autre facteur : une dépréciation du billet vert, notamment face à l'euro, rend plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises, et contribue à soutenir les prix du brut. Cependant, «si les cours du baril ont engrangé quelques gains passagers ce matin, grâce au dollar et à une meilleure tenue des marchés boursiers, les récents mouvements des marchés pétroliers ne signifient pas grand-chose, étant donné l'atonie des volumes d'échanges», tempéraient des experts. Des tensions sur l'offre pourraient par ailleurs contribuer à court terme à soutenir le marché, rapportaient des analystes. En outre, «le marché s'inquiète d'une éventuelle interruption des approvisionnements de brut du Soudan du Sud», dont l'acheminement pourrait pâtir de la récente partition avec le Nord, où passent les oléoducs permettant leur exportation, selon la même source. Pendant ce temps, l'Opep, autant que l'Agence internationale de l'énergie (AIE), se fait silencieuse, discrète. L'organisation pétrolière écarte pour l'heure une réunion d'urgence, parce qu'elle n'en voit pas la nécessité, estimant équilibrés les marchés. Y. S.