Après la désignation d'un administrateur à la tête de la CNMA-Banque, c'est autour de la Société algérienne de leasing mobilier (Salem SPA) de connaître le même sort. Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) a, en effet, retiré l'agrément à cet établissement financier jeudi dernier. Selon le communiqué de la Banque d'Algérie, le Conseil de la monnaie et du crédit a examiné le même jour, lors de ses délibérations, la situation de cet établissement financier, et a retiré, conformément à l'article 95 alinéa a de l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit, l'agrément n° 97-03 accordé en 1997. Salem SPA est considéré comme le premier établissement financier spécialisé dans le leasing en Algérie. Une activité qui consiste à accorder des crédits à 100% du projet du preneur, qu'il soit exploitant agricole, entrepreneur ou industriel. Au chapitre des griefs retenus contre cette banque, il est fait état, en fait, de lourdes pertes enregistrées ces derniers temps. Un rapport du ministère des Finances a dévoilé que cette filiale de la CNMA cumule près de 2 000 millions de dinars de crédits leasing, qu'elle est dans l'incapacité de recouvrer. Elle affiche aussi un passif de 4 125 millions de dinars, un déficit de 665 millions de dinars et des fonds propres limités à 10 millions de dinars, même pas de quoi assurer les salaires du personnel pour un mois. On reproche à cette filiale son mode de fonctionnement qui s'apparente beaucoup plus à de la dilapidation pure et simple. Lors du contrôle mené par l'Inspection générale des finances (IGF), il s'est avéré que de nombreuses infractions à la réglementation et des transgressions des règles élémentaires dans l'exercice de tout établissement fiduciaire ont été commises. La CNMA-Banque (la banque mère) a connu les mêmes carences dans la gestion de la caisse. Cette Banque a accumulé en trois ans uniquement près de 17 milliards de dinars de créances difficilement recouvrables et se retrouve avec un actif net négatif de 15 milliards de dinars. Le communiqué de la commission bancaire, qui a désigné un administrateur pour cette banque, a souligné : «A la lumière des informations portée à sa connaissance [la commission] et au vu des pièces contenues dans le dossier, il ressort que les conditions normales de gestion de la CNMA-Banque ne sont plus assurés.» «Ainsi, a conclu le document, tous les pouvoirs d'administration, de direction et de représentation de la CNMA-Banque sont, conformément à la loi, transférés à l'administrateur provisoire installé le lundi 22 septembre 2008.» S. B.