De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les cours de justice ont été paralysées, hier à Constantine, les audiences pénales et civiles n'ont pas eu lieu. La quasi-totalité des robes noires a suivi le mot d'ordre auquel a appelé l'Union des Barreaux d'Algérie, réunie à Béjaïa les 14 et 15 octobre derniers. «Le taux de suivi est de 100% à l'échelle de la wilaya ainsi que dans les villes qui en dépendent. Les avocats de Mila, Jijel et Skikda ont également adhéré à ce mouvement de revendication», nous a confié, hier, le bâtonnier de Constantine, Me El Anouar. «On ne peut pas qualifier ce gel de l'activité de débrayage. C'est un arrêt qui en dit long sur les défaillances et insuffisances dont souffre la corporation», devait-il préciser. La révision des indemnités, le taux de la TVA et les codes de procédure civile et pénale sont les griefs ayant motivé la protesta. Aussi notre interlocuteur brandit une revendication relative aux articles 9 et 24, parmi le lot d'articles proposés à la révision et qui, selon lui, doivent être très explicites pour ne pas prêter à confusion et à interprétation. «Plusieurs articles sont soumis à débat et ce, dans le seul but de permettre à la plaidoirie d'exercer sans contrainte de quelque nature que ce soit», a-t-il enchaîné avant de mettre en exergue «l'intérêt» de ce débrayage qui, selon lui, aura un impact positif sur les justiciables qui souffrent et attendent des heures pour connaître le verdict de leurs procès, en raison du nombre important d'affaires jugées la même journée. Sur un autre chapitre, le Bâtonnat de Constantine se félicite de «l'assistance judiciaire», dont l'approbation serait en cours, alors que la tutelle devra élargir son action à d'autres départements ministériels pour parvenir à satisfaire la plateforme des revendications «puisque celles-ci sont intrinsèques à d'autres ministères», explique Me El Anouar. 2 933 avocats des régions mentionnées, dont 2 033 à Constantine, ont boycotté les établissements judiciaires lors de cette première journée.