Photo :S. Zoheir Par Amel Bouakba Trouver une place pour garer sa voiture est devenu un vrai casse-tête chinois à Alger. «Un calvaire, l'enfer», lâche un automobiliste. «Je n'ose plus sortir ou m'aventurer en ville à cause du problème de stationnement. Quand cela lui arrive de s'y rendre, il troque volontiers son véhicule contre le bus ou le taxi et plus récemment le métro. «Ce dernier est une aubaine, dommage qu'il ne passe pas partout », déplore notre interlocuteur. La gestion anarchique des parkings est décriée par de nombreux citoyens. Il y a quelques années, les pouvoirs publics avaient annoncé la création de parkings à étages pour régler le problème de stationnement qui se pose avec acuité, face au parc automobile qui ne cesse de s'accroître. Mais rien n'a été fait dans ce sens. En attendant, les parkings sauvages prolifèrent un peu partout. Une activité monopolisée par les jeunes chômeurs qui s'auto-proclament maîtres incontestés des lieux. Le moindre petit espaceou trottoir est squatté par ces gardiens qui font la loi. Et gare à ceux qui ne se conforment pas à leurs règles. Même les cités AADL, censées disposées initialement de parkings gardées n'échappent pas à cette réalité. Dans ces cités, des jeunes s'imposent en gardiens de parking et réclament d'êtres payés par les locataires. Ce que dénoncent ces derniers qui estiment qu'ils payent chaque mois les charges pour l'entretien et le gardiennage. Selon eux, «l'entretien et le gardiennage devaient être initialement assurés par des agents relevant de l'AADL». «Il n'en est rien», regrettent-ils. De plus, la sécurité des parkings demeure un problème récurrent dans la plupart de ces sites. Dans certains cas, les véhicules appartenant aux locataires qui refusent de payer font l'objet de «saccages» orchestrés par ces mêmes gardiens de parking. Une situation qui n'est pas propre aux cités AADL. Partout, les conducteurs sont soumis au diktat de ces gardiens qui par la force et parfois la violence extorquent de l'argent à leur proie. «Ils n'hésitent pas à agresser ceux qui s'abstiennent de payer », confie une jeune femme. «Franchement, je préfère payer que de subir la colère incontrôlable de ces jeunes qui n'hésitent pas à endommager les véhicules de ceux qui refusent de s'acquitter des sommes réclamées», avoue-t-elle. Ces gardiens ne s'accommodent plus des 30 DA exigées jusqu'à maintenants. Ils veulent soutirer toujours plus. Et ils ont leurs exigences. Ils ne laissent pas les automobilistes stationner trop longtemps. Un jeune fonctionnaire raconte sa mésaventure avec ces gardiens qui «martyrisent» les automobilistes». «Le stationnement est devenu mon pire cauchemar, là où je passe, il y a ces pseudos gardiens qui nous obligent à payer», confie ce conducteur désappointé exerçant à la place du 1er Mai contraint de garer son véhicule dans les ruelles avoisinant son lieu de son travail. «Généralement, ces jeunes n'acceptent pas de nous laisser garer toute la journée. Pour mieux rentabiliser ces espaces qu'ils occupent illégalement, ils exigent un stationnement qui ne dépasse pas une heure ou deux.», dit-il. «Les automobilistes sont contraints de payer s'ils veulent retrouver leurs véhicules intacts. Les menaces se font ouvertement. Cette situation se déroule devant les agents de police qui laissent faire», ajoute notre interlocuteur qui s'insurge contre ce phénomène angoissant et ne s'explique pas pourquoi les autorités laissent faire. La question des parkings sauvages est devenu un phénomène de société à tel point que les réseaux sociaux se sont emparés du sujet pour le dénoncer. Des groupes d'internautes se sont formés sur facebook pour s'élever contre les parkings sauvages et demander aux pouvoirs publics d'intervenir. Les pouvoirs publics sont appelés à cogiter une meilleure gestion du stationnement et penser à mettre en place des aires de stationnement supplémentaires et des parkings à étages.