Mohamed est un jeune papa. Il ne sait pas s'il doit se réjouir de la naissance de son bébé ou se révolter contre les aléas de l'administration. Car, à peine la joie passée, il se trouve confronté à un vrai problème : un des vaccins les plus importants pour la santé des bébés, le HBV1, est de nouveau indisponible dans les cliniques et polycliniques du pays. Une nouvelle pénurie qui s'ajoute à celle qui touche une bonne partie des médicaments, dont certains sont d'une extrême importance.«J'ai fait le tour de toutes les cliniques de la capitale. Le verdict est le même : le vaccin est indisponible», a-t-il déploré. Résigné, notre papa n'a d'autre choix que d'attendre, d'autant plus que l'application du vaccin peut aller jusqu'à 2 ans, selon des médecins. Toujours est-il qu'un vaccin de manqué est un vaccin de moins. Et le HBV1, appliqué contre l'hépatite B, n'est pas le seul médicament à manquer.Une tournée dans quelques centres de santé de la capitale nous donne, en effet, une idée précise de cette pénurie, devenue cyclique depuis quelques mois déjà. «Désolée, le vaccin est indisponible», répond-on à chaque fois que la question est posée. Au centre-ville ou en banlieue, le problème est le même. Certains infirmiers se sentent même désarmés devant la détresse de certains parents, inquiets de ne pouvoir protéger leurs enfants contre une maladie réputée être potentiellement mortelle. «Je suis désolé. La rupture ne vient pas de nous, mais des distributeurs», s'excuse un infirmier, rencontré à El-Madania.Idem du côté de l'Institut Pasteur. «Les vaccins se trouvent au niveau des polycliniques et les centres de santé», a expliqué un employé de ce centre de référence, rencontré au niveau de l'unité de Ruisseau. «Nous avons des points de vente. Mais nous ne vendons pas aux particuliers», a encore ajouté notre interlocuteur.Il faut préciser que le vaccin HBV1 est appliqué au moins deux fois. Une première vaccination 24 heures après la naissance et un rappel un mois après. Ce qui rend la disponibilité de quantités importantes du vaccin particulièrement nécessaire.Les pénuries du HBV1, comme celle d'autres vaccins, sont devenues cycliques depuis quelques mois. La dernière rencontre entre le ministre de la Santé, celui des Finances et le Premier ministre n'a apparemment rien changé à la donne, puisque les malades et leurs familles continuent à souffrir du manque de plusieurs médicaments vitaux. Tandis que le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, continue de nier les évidences. A. B.