Plus d'une cinquantaine d'hémophiles, venus de différentes wilayas du pays, ont observé, jeudi, un sit-in devant le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, à l'appel de l'Association nationale des hémophiles algériens, présidée par Latifa Lamhène. Ils dénoncent l'indisponibilité des anti-hémophiliques, notamment le facteur 9, dans certains hôpitaux du pays et demandent la mise en place du plan national pour les hémophiles. Des malades de Biskra ont notamment déploré la pénurie du facteur 9 dans cette wilaya. Les malades se sont également élevés contre l'enregistrement d'un nouveau médicament (facteur 8) fabriqué en Inde, qui, selon eux, «n'est pas efficace». «Nous ne voulons pas de ce produit, nous voulons des anti-hémophiliques recombinants, des médicaments sûrs qui ont montré leur efficacité.» Les recombinants sont des concentrés de facteurs de coagulation issus du génie génétique. Ces produits ne dépendent plus des donations de sang. Ce qui garantit l'approvisionnement du traitement et réduit le risque de contamination virale. Les protestataires ont finalement été reçus par le directeur général de la pharmacie qui a promis de transmettre leurs doléances à Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière. «L'association compte aller au bout de ses revendications», comme nous l'explique sa présidente. «Si les revendications exprimées ne sont pas satisfaites, nous envisageons d'autres actions de protestation dans le mois qui suit», a-t-elle affirmé.Maladie du sang grave et rare, l'hémophilie est d'origine génétique. Portée par un chromosome sexuel, elle touche quasi-essentiellement les garçons chez lesquels elle favorise les hémorragies. Les malades sont pris en charge grâce à des traitements qui permettent d'arrêter efficacement les hémorragies.