Présidence égyptienne : Mohamed El Baradei jette l'éponge Mohamed El Baradei, ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a annoncé hier qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle en Egypte, estimant que le régime autoritaire de Hosni Moubarak était toujours en place malgré son renversement. «Ma conscience ne me permet pas de présenter ma candidature à la présidence ou à tout autre poste officiel tant qu'il n'y a pas de véritable démocratie», a-t-il affirmé dans un communiqué. Le pouvoir est aux mains du Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, qui fut pendant vingt ans ministre de la Défense du président déchu, aujourd'hui en jugement. L'armée a promis de rendre le pouvoir aux civils à l'issue d'une élection présidentielle prévue au plus tard fin juin, mais nombre d'Egyptiens l'accusent de vouloir préserver ses privilèges et continuer d'influencer la vie politique. «Les capitaines du navire (...) continuent de naviguer dans les mêmes eaux qu'autrefois, comme si la révolution n'avait pas eu lieu», a poursuivi M. ElBaradei. Il relève que les institutions continuent d'être largement contrôlées par des personnes issues de l'ancien régime, notamment l'appareil judiciaire et les médias d'Etat. Il dénonce également la «politique répressive» des nouveaux dirigeants, allusion aux procès de civils devant des tribunaux militaires ou encore à la répression meurtrière de manifestations contre l'armée, en novembre et décembre au Caire. Liban : Nasrallah répond à Ban Ki-moon Le chef du puissant Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que son mouvement «tenait» à son arsenal, en réponse aux «inquiétudes» exprimées par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en visite au Liban. «Nous assurons aujourd'hui de manière claire et nette que nous tenons au choix de la résistance (face à Israël) et à l'arsenal de la résistance», a lancé M. Nasrallah dans un discours, diffusé en direct sur écran géant, devant des milliers de partisans à Baalbeck (Est). «La résistance va se poursuivre et va même augmenter en force et en capacité», a martelé le chef du parti, bête noire d'Israël et de Washington, sous les acclamations de la foule. «Vos inquiétudes, M. le secrétaire général, nous réjouissent et nous soulagent», a-t-il ironisé. «Vos inquiétudes, celles d'Israël et des Etats-Unis, ne nous importent pas». «Je suis profondément inquiet de la capacité militaire du Hezbollah et, également, inquiet du manque de progrès du désarmement» dans le pays, avait déclaré M. Ban au début de sa visite, vendredi, au Liban. Considéré comme une organisation terroriste par Washington, le puissant groupe chiite, qui domine le gouvernement avec ses alliés, refuse de déposer les armes, arguant qu'elles sont nécessaires pour faire face à une éventuelle attaque israélienne.