La commune de Souama, dans la daïra de Mekla, n'est pas la plus pauvre de la wilaya de Tizi Ouzou, mais cela n'empêche pas ses dix mille (10 000) habitants de souffrir de multiples problèmes dont certains appartiennent à un autre âge. Mais ce qui frappe particulièrement cette commune à vocation agricole, c'est l'inexistence d'infrastructures dédiées à la jeunesse et à la culture, faisant des jeunes de cette localité une proie facile pour toutes sortes de fléaux sociaux. C'est que le problème du foncier s'y pose avec acuité, selon les propres propos du président de l'Assemblée Populaire Communale (APC), Mohamed Boukhtouche, qui n'arrive toujours pas à convaincre les pouvoirs publics de mettre la main à la poche pour permettre à cette localité de disposer au moins d'une bibliothèque et d'un centre culturel. Le problème qui se pose n'est autre que la disponibilité de terrain susceptible d'accueillir ces projets destinés aux jeunes et au mouvement associatif. Un citoyen propriétaire d'un terrain situé au chef-lieu communal est prêt à le vendre à la municipalité, mais les pouvoirs publics hésitent encore à lui consacrer une cagnotte malgré l'insistance des dirigeants municipaux depuis des années. Le président de l'APC se rappelle quand il a été propulsé par la population locale à la tête de la mairie. Une élection entamée par une campagne électorale sur les places publiques, en plein air, puisqu'il n'y aucune structure susceptible d'accueillir des meetings et autres conférences politiques. Il n'y avait que le siège de l'APC comme infrastructure. Un projet de bibliothèque existait bel et bien mais bute, à ce jour, sur l'épineuse question du foncier, propriété exclusivement privée du chef-lieu communal. Et les responsables communaux mais aussi au niveau de la wilaya savent que des projets d'infrastructures culturelles ne peuvent être implantés qu'au chef-lieu, d'où l'opportunité qu'offre ce citoyen propriétaire pour ces projets, notamment dans une région où l'homme reste attaché à sa terre même quand elle ne lui sert à rien. Selon le premier magistrat de cette commune, le propriétaire de ce terrain de 6000 mètres carrés le propose au prix de 15 millions de dinars, soit 2500 dinars le mètre carré. Pour lui, ce n'est pas exagéré et les projets de bibliothèque et maison de jeunes que les élus locaux de Souama comptent y réaliser, seront accompagnés d'un espace vert et d'une aire de jeux pour les familles et les enfants de la localité. C'est dire que ce prix est insignifiant devant l'importance des infrastructures qui y seront implantées, notamment dans une commune dépourvue de tout ce qui peut empêcher les jeunes de succomber aux fléaux sociaux. Les pouvoirs publics auront-ils le sursaut d'orgueil qui offrira ces structures aux jeunes et moins jeunes de Souama ? L'avenir nous le dira mais en attendant, l'équipe dirigeante de la municipalité a trouvé un moyen pour occuper un tant soit peu les jeunes des villages de la commune, en réalisant, avec les moyens du bord, trois foyers de jeunes au chef-lieu, mais aussi dans deux autres villages, à savoir At Zellal et Iguer, mais leurs emplacements montrent toute l'étendue du désarroi dans lequel se trouvent les responsables municipaux, à cause du problème de l'indisponibilité du foncier. En effet, l'un des foyers est situé devant un cimetière alors que le second flirte avec une décharge publique. Le troisième a tout simplement fait disparaître la place publique d'un village. En outre, l'un des trois foyers seulement est opérationnel, à cause du retard mis par les services de Sonelgaz pour les raccorder au réseau électrique, mais les villageois ne comptent pas attendre éternellement et ont décidé de mettre en service leurs foyers de jeunes et les inaugurer à l'occasion de Yennayer.Le président de l'APC de Souama fera part, par ailleurs, de l'inscription au profit de sa commune d'un stade communal, au grand bonheur des sportifs et des amoureux du sport de sa localité. Le projet se trouve en phase d'études et sera implanté sur un terrain communal situé à l'extérieur du chef-lieu, non loin du hameau d'Ighalen. Il est à souhaiter que les délais soient respectés, tant dans la procédure administrative et technique que dans la réalisation sur le terrain. D'un autre côté, la commune de Souama qui a pu avoir un projet de siège de mairie en cours de réalisation, attend toujours une réponse pour l'inscription d'une antenne administrative qui va servir aux citoyens de quatre ou cinq des dix villages de la commune. Pour cela, le maire a saisi les autorités compétentes à plusieurs niveaux de responsabilité, mais il dit n'avoir eu que des réponses évasives, non sans regretter cet état de fait, considérant l'importance qu'il donne à ce projet.