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«Nous avons de quoi accuser la France de manière spectaculaire» Dahou Ould Kablia évoque à Tizi Ouzou l'existence d'un livre blanc sur les exactions coloniales
Le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, était avant-hier, l'hôte de la ville de Tizi Ouzou où il a animé une conférence sur les accords d'Evian signés le 18 mars 1962 qui ont débouché sur le cessez-le-feu du lendemain et, moins de quatre mois plus tard, sur l'indépendance du pays. Dahou Ould Kablia, qui s'est rendu dans la ville des Genêts en tant que président de l'association des anciens du Malg, a présenté un long exposé sur le long processus de discussions entre les représentants du FLN et ceux de la France coloniale qui a mené aux négociations d'Evian, et avec force détails, les différentes rencontres secrètes entamées dès l'année 1955. Lui qui était au ministère de l'Armement et des Liaisons générales (Malg) du Gpra, l'ancêtre des services secrets algériens, recevait des documents et autres informations de premier ordre lors de la guerre de Libération nationale.Dahou Ould Kablia répondra à la fin de son intervention aux questions du public présent. Il évoquera un livre blanc élaboré par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) en 1960. Un livre qui contient toutes les exactions de la France coloniale à l'encontre du peuple algérien et «qui a été laissé sous le coude par Ferhat Abbas avec le début des négociations». Le Gpra avait l'intention de le présenter à l'Organisation des Nations unies, précise le conférencier qui dit souhaiter «qu'on le sorte aujourd'hui pour répondre aux nostalgiques de l'Algérie française et de l'OAS», particulièrement à ceux qui continuent à défendre l'idée de l'existence des bienfaits de la colonisation. «Nous avons de quoi les accuser de manière spectaculaire», affirme Ould Kablia qui profitera aussi de cette conférence pour répondre aux déclarations du président français sur la violence de l'ALN, en disant que «l'Algérie était en légitime défense et elle avait le droit de répondre à l'effusion de sang par l'effusion de sang».«Le 19 mars 1962 est un jour de victoire pour le peuple algérien, mais un jour sombre pour les rapatriés et les harkis, et non pour le peuple français», dit encore l'invité de la capitale du Djurdjura, en réponse à une question d'un membre du public, précisant que «le peuple français était favorable à l'indépendance de l'Algérie car lassé par la guerre». La question des harkis étant considérée par l'orateur comme une affaire franco-française, il précisera cependant que l'Algérie ne pardonnera jamais aux harkis, «ceux qui ont été enrôlés dans des commandos de chasse contre le FLN et qui étaient plus dangereux et sauvages que les parachutistes et les légionnaires étrangers. Nous ne leur pardonnerons jamais». Dahou Ould Kablia évoquera aussi la campagne médiatique lancée en France à l'occasion du cinquantenaire de l'Indépendance, au moment où l'Algérie accuse un retard dans la commémoration. Pour lui, il n'y a pas vraiment un retard en Algérie dans la mesure où la commémoration du cinquantenaire en Algérie est prévue du 5 juillet prochain au 5 juillet 2013, ajoutant qu'en France, «c'est un choix tactique de la droite qui s'adonne à des surenchères en prévision de l'élection présidentielle, en vue de gagner le vote des harkis et des nostalgiques de l'Algérie française». Cependant, dans le même sillage, il dira espérer que la commémoration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance «ne sera pas qu'une fumée de feux d'artifice et de qarqabou. On veut des choses concrètes».