Abdallah Djaballah a pour habitude de réaliser régulièrement de bons scores à Constantine. Preuve en est qu'en 2002 El Islah aurait pu être majoritaire dans les deux assemblées locales si un soupçon de fraude n'avait été évoqué à l'époque au profit du FLN qui, dans une sorte de deal virtuel, alternait avec le RND. Le chef de file du FJD a ses habitudes, ses amis et a surtout étudié et n'a jamais ménagé sa réputation d'activiste politique dans la ville de Ben Badis.Ceci dit, la liste présentée par El Adala ne risquait de surprendre personne et le nom de celui qui allait en être le pilote et du reste des colistiers encore moins. Lakhdar Benkhelaf est connu pour avoir été et être resté le fidèle d'entre les fidèles du cheikh durant tout le parcours politique de celui-ci. Que ce parcours ait été agréable ou amer, et il n'est nullement besoin de souligner qu'il fut loin d'être aisé en réalité.Avec L. Benkhelaf, c'est aussi Rachid Sansri, ancien militant et cadre à la retraite, Saïd Maâdi, directeur d'établissement scolaire, qui composeront le trio d'une formation politique qui, sur le plan de la présence, demeure égale à elle-même, c'est-à-dire loin de toute démonstrative ostentation stérile mais à l'action de proximité redoutable qui en fait sa force majeure. Il serait important de souligner qu'en plaçant en quatrième position Med Salah Boussaker, notre confrère et commentateur sportif de la télévision, le FJD se prépare plus que vraisemblablement à brasser large autour de sa liste. Si elles ne figurent pas au rang plus visible des trois premières places, les femmes sont quand même au nombre de quatre sur l'ensemble de la liste et l'une d'elles, médecin au CHU, figure quand même à la cinquième place. Il est aisé de remarquer que le choix du FJD s'est porté sur des candidats représentatifs de catégories sociales d'activités publiques précises qui constituent incontestablement un réservoir de voix plus que potentiel : milieu de l'éducation, de la santé, des médias et sports mais également la catégorie des retraités qui est loin d'être négligeable pour deux raisons notoires, en l'occurrence le nombre et la propension à se rendre aux urnes à chaque fois qu'il y a des élections. En outre, il n'est pas à négliger le retour de l'électorat dormant du parti dissous et le réflexe quasi-naturel prévisible qu'il aura à verser sa voix au seul homme politique islamiste demeuré immuable dans ses convictions. L'opportunité nous a été donnée d'en rencontrer autour du siège local du FJD.