Le décès du premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, a suscité une vive émotion et de nombreuses réactions internationales. Les messages se sont multipliés, mettant en exergue «le combat» et «le dévouement» de l'un des chefs historiques de la Révolution, décédé à la veille du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. Le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle en France, François Hollande, a tenu à saluer la mémoire de celui qui fut en 1962 le premier président de la République algérienne. Dans un communiqué largement diffusé jeudi dernier, le responsable socialiste, qui a rappelé qu'il avait rencontré le défunt lors de son dernier séjour en Algérie en décembre 2010, a affirmé que «Ben Bella restera, pour les Français et pour les Algériens, l'un des symboles d'une étape historique décisive de nos deux pays». «Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, et quelques semaines après l'anniversaire des accords d'Evian, je forme le voeu que les peuples algérien et français puissent s'engager dans une nouvelle ère de coopération», a encore ajouté le candidat socialiste. De son côté, Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, et président de l'Association France-Algérie, a rendu hommage à «l'un des premiers artisans de l'indépendance de l'Algérie». «Au nom de l'Association France-Algérie, je salue la mémoire de Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne. Avec lui, l'Algérie perd l'un des premiers artisans de son indépendance qui a combattu le colonialisme, insupportable au peuple algérien, dont notre pays n'avait pas su se départir», a estimé Chevènement dans un communiqué rendu public. Le président de l'Association France- Algérie a tenu à rappeler qu'«au lendemain des terribles épreuves de la guerre, le défunt a dû affronter, dès 1962, les tâches immenses de la construction d'un Etat, et qu'il a su, en 1964, renouveler les liens de coopération de son pays avec la France». Pour Chevènement, «Ahmed Ben Bella incarne, aux yeux des peuples du Tiers monde, l'émancipation des jeunes nations au milieu du XXe siècle. Celle de l'Algérie a été, dans le monde entier, un moment de la conscience humaine», a-t-il expliqué. L'Association France-Algérie partage, a précisé Chevènement, «l'émotion du peuple algérien devant la disparition de cette figure si décisive de son Histoire». «La disparition de Ahmed Ben Bella, en cette année du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, suscite une légitime émotion et rappelle ce que furent 130 ans de domination et 8 ans de guerre coloniale dans l'histoire du peuple algérien et de l'Algérie», a indiqué le Parti communiste français (PCF), diffusé sur son site Internet qui rend hommage à l'ex-président algérien. «Ahmed Ben Bella symbolise et incarne les combats étroitement liés du peuple algérien pour sa liberté et sa souveraineté et celui du PCF et de toutes celles et ceux qui, en France, ont fait de l'anticolonialisme une exigence essentielle de leur engagement politique, intellectuel et humain», a ajouté le PCF. Par ailleurs, le roi Mohammed VI a souligné, dans un message de condoléances au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, que «la disparition de ce leader historique n'est pas seulement une perte pour le peuple algérien, mais aussi une perte pour la fraternité maghrébine dans ses racines profondément établies et aussi pour la nation arabe à laquelle il s'était dévoué pour la défense de son unité et sa grandeur». Dans son message à la famille Ben Bella, le roi Mohammed VI a rappelé que Ben Bella avait milité pour «le rapprochement entre les deux peuples et pour l'édification du Maghreb arabe uni». Il s'agit d'une «perte cruelle non seulement pour l'Algérie mais pour le Maroc et le Maghreb», a écrit le roi Mohammed VI. A. B.