Les difficultés actuelles des institutions financières vont inévitablement se répercuter sur l'économie réelle : resserrement des conditions de crédit, pertes sur des investissements financiers, récession légère sur les investissements des gros sponsors, des grandes firmes frappées de plein fouet par cette crise mondiale, sur les ralentissement de l'activité… Comment les clubs de football pourraient-ils être épargnés ? Le RC Kouba, dont le principal pourvoyeur de fonds est Hyundai Motors Algérie, représenté par M. Rabrab Omar, président du Raed chabab de Kouba, est-il à l'abri ? Le sport, notamment le football, est une activité économique et, à ce titre, il ne pourra échapper aux conséquences de la crise financière qui secoue les marchés actuellement. Avec son modèle onéreux qui repose sur la dette (l'endettement total des clubs anglais approche les 4 milliards d'euros) et qui a même introduit certains de ces clubs en Bourse, la bonne marche des clubs est liée à la santé financière des économies. De nombreux analystes économiques et financiers voient dans la crise qui secoue les Bourses mondiales une cure d'assainissement qui mettrait fin à la survie de beaucoup de clubs. Nos clubs sont déjà asphyxiés, et la crise risque de les réduire à néant. Ce nouveau drame fait ressortir au grand jour un problème majeur du foot à l'heure actuelle : la crise financière. Tout le monde ne parle que de cette nouvelle vague d'asphyxie qui, une fois encore, va frapper de plein fouet les clubs algériens vivotant coute vents et marées. Il faut un drame pour que ressortent au grand jour les dégâts qui vont être causés par ce nouveau phénomène mondial. On imagine sans peine la panique déclenchée par cette crise. Que faire ? Que dire ? Que répondre ? Dans ces cas-là, on a toujours recours à la phrase type : «On va se débrouiller pour survivre ou pour payer nos dettes», «l'Etat doit nous aider», formule tellement employée, voire galvaudée qu'elle ne trompe plus personne, et pis, qui renforce la rumeur que l'on tente d'éteindre par tous les moyens. Du coup, les présidents de club sont en émoi. «Ah ben, tiens !» Regardez, donc ! La fameuse petite phrase employée par tellement de présidents de club à la veille de disputer une compétition régionale ou continentale, c'est bien la preuve qu'il n'y a pas de prévisions au sein des clubs. Quand l'argent coule à flots, on dépense sans retenue, on gave les petits joueurs de quartier devenus des professionnels par la force du temps. Dans cette affaire, le RCK s'est montré un peu professionnel en matière de prévisions. Et, surtout, imaginatif. Cet emballement du Raed va désormais peser sur la vie du club. Le président et son entourage vont passer la vie du club sous leur œil attentif pour lui éviter des lendemains sombres, et, surtout, traquer tous les signes annonciateurs de la chute ou de la disparition de la vue. Le club banlieusard est pour l'instant à l'abri du besoin, et fonctionne à merveille. Car, dit-on, il ne faut jamais souffler sur un feu allumé par autrui, cela l'attise et finit par brûler celui qui voulait l'éteindre. Les propriétaires peuvent être en danger, pas les grands clubs comme Manchester United ou le Real de Madrid. Les clubs sportifs de haut niveau ont des revenus importants, on les sent moins inquiets par rapport à la crise financière. Le sportif en Algérie est moins angoissé que celui d'outre-mer ; car ici, les sommes brassées par les joueurs sont incontrôlées, voire non imposables. Si derrière chaque sportif il y a un projet structuré, une stratégie, des placements et des solutions diversifiés et équilibrés, en principe, en Algérie il n'y a pas de souci à se faire chez les présidents qui agissent à leur guise. Les sportifs ont des revenus importants mais parfois sur une courte durée. Cependant, il suffit d'un mauvais placement pour vite ruiner les dividendes d'une carrière. Si le sportif en Algérie est bien conseillé, il doit miser sur l'immobilier, des valeurs mobilières sécuritaires et des placements en actions. Ces derniers sont forcément impactés par la crise actuelle. En ce qui concerne l'immobilier, si les investissements n'ont pas été disproportionnés, il n'y a pas de raison de paniquer. M. G.