[image] Photo DR De nombreux citoyens ont rendu hommage, samedi au cimetière chrétien de Diar-Essaâda (El Mouradia) à Alger, au martyr Henri Maillot lors d'une cérémonie de commémoration du 56ème anniversaire de sa mort, le 5 juin 1956, sous les balles des forces d'occupation coloniale. Devant la tombe du défunt, abondamment fleurie à l'occasion, des habitants d'El Madania accompagnaient des membres de la famille d'Henri Maillot, aux côtés d'anciens Moudjahidine et Moudjahidate, de personnalités politiques et culturelles ainsi que d'officiers supérieurs retraités de l'Armée nationale populaire (ANP). La cérémonie a été marquée par la lecture de la célèbre lettre envoyée par Henri Maillot aux rédactions parisiennes, alors qu'il avait déserté l'armée coloniale en 1956 pour rejoindre les maquis de la guerre de libération nationale algérienne, après avoir détourné un camion d'armes. Dans sa missive, il expliquait son choix de combattre pour l'indépendance de l'Algérie avec ses compatriotes algériens, estimant que sa place était "aux cotés de ceux qui ont engagé ce combat libérateur (qui n'était pas), comme voudraient le faire croire les gros possédants de ce pays, un combat racial mais une lutte d'opprimés sans distinction d'origine contre leurs oppresseurs". Certaines personnalités présentes, notamment d'anciens combattants, se sont ensuite succédé pour rendre hommage au défunt et réitérer l'appel de la famille Maillot à nommer un lieu dans la capitale à la mémoire de ce militant de la cause nationale, d'autant plus que l'Algérie célèbre cette année le cinquantenaire de sa libération du joug colonial. Les organisateurs de la cérémonie ont par ailleurs tenu à associer au souvenir d'Henri Maillot le nom de son compagnon d'arme et militant communiste Maurice Laban, tombé au champ d'honneur le même jour que lui. Né le 11 janvier 1928 à El Karimia (Wilaya de Chlef), d'une famille européenne, Henri Maillot grandit à El Madania (Alger). Il rejoint très tôt le PCA (Parti communiste algérien) après avoir été secrétaire général de l'Union de la jeunesse démocratique algérienne. Employé en tant que comptable au quotidien Alger Républicain, il est mobilisé par l'armée française comme aspirant en 1956 dans la région de Méliana. Le 4 avril de la même année, il déserte et prend le maquis en détourant un camion d'armes. Il meurt sous les balles de l'armée coloniale le 5 juin 1956 à Chlef.