L'Europe n'a jamais été aussi latine que lors de ce 14e championnat d'Europe des nations. En plus de l'Italie, qui affrontera, dans l'autre demi-finale (elle se jouera demain), l'Allemagne, un autre duo latin, ibérique surtout, se disputera aujourd‘hui le billet pour la finale qui se déroulera dimanche au stade olympique de Kiev (Ukraine). Les tenants du titre et non moins Champions du monde devront défendre un trophée qui n'est pas gagné d'avance. En face, le redoutable Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers constituent un vrai défi pour la bande de Vicente Del Bosque qui a disposé facilement (et c'est le moins que l'on puisse dire) de la France (2/0) lors du tour précédent au moment où les Portugais étaient venus à bout de la République Tchèque (1/0) grâce à «CR7» réveillé au bon moment et qui sera sans doute le plus en vue de cette demi-finale. Plusieurs noms ronflants seront sur le terrain notamment les joueurs des deux «pôles» de l'Espagne. Il s'agit -bien sûr- du Barça et du Real Madrid qui seront représentés par pas moins de 10 joueurs (7 côté Espagnol et 3 côté Portugais). Cette empoignade se jouera alors avec un certain parfum du «Classico» où Cristiano Ronaldo croisera inéluctablement l'un de ses coéquipiers en club, Sergio Ramos, s'il sera aligné comme attaquant de pointe ou Alvaro Arbeloa s'il jouera dans son habituelle position d'ailier droit. Il pourra aussi croiser le défenseur catalan Gerard Piqué. Des duels qui seront très certainement les clés de la victoire. Lors de la Coupe du monde 2010, les deux teams s'étaient rencontrés à l'occasion des huitièmes de finale et c'étaient les camarades de Xavi Hernandez, passeur décisif pour David Villa sur l'unique but de la rencontre, qui avait eu le dernier mot au bout d'un match qui était serré où Hugo Almeida, qui sera à priori dans le onze de départ de Paulo Bento après le forfait de Postiga, avait vendangé bien des occasions et au final son équipe avait quitté le tournoi international avec des regrets. En meilleure forme et beaucoup plus en confiance, les Lusitaniens auront donc l'occasion de prendre leur revanche face aux Ibères. Difficile toutefois même si l'Espagne a donné l'impression de ne pas avoir montré son véritable visage jusqu'à présent. Beaucoup d'interrogations tournent au tour du réel niveau de la «Selecçao». Dans une rencontre où il n'y aura qu'un seul vainqueur, Andrés Iniesta et consorts devront se donner à fond et là on pourra voir la face cachée (ou pas) de cette équipe aussi fascinante qu'énigmatique au moment où Ronaldo le Portugais tentera de décrypter le système défensif espagnol et un verrou qui n'a sauté qu'à une seule reprise dans cet Euro et c'était face à l'Italie (1/1) lors de la phase de poules. Avec 3 buts au compteur, le buteur du Real Madrid tentera de forcer le destin et mener son équipe pour la finale afin d'augmenter (considérablement) ses chances pour gagner le ballon d'or. Face au «danger Cristiano», les Espagnols n'ont rien préparé pour arrêter le prodige de Madère : «Non, nous n'avons rien prévu de spécial. Evidemment, je ne dis pas que nous n'avons pas analysé son jeu. En cours de match, il se peut donc que nous fassions quelques ajustements», a affirmé Xabi Alonso qui connaît bien le Portugais puisqu'ils évoluent tous les deux au sein du Real Madrid. Cette affiche 100% latine promet d'être alléchante vue la brochette de joueurs qu'il y aura sur la pelouse. Des matchs dans le match il y en aura et cet Espagne-Portugal est une finale avant la lettre qui va réaliser, on n'en doute pas, l'un des plus grands taux d'audimat jamais enregistrés. M. T.