Grand soulagement pour les familles des 6 femmes du corps des greffiers, en grève de la faim depuis le 6 mai dernier pour dénoncer la répression opposée au mouvement contestataire observé par la corporation. Les grévistes ont arrêté leur grève de la faim, sous la pression de leurs proches mais aussi de leurs camarades dans la corporation et ce, bien sûr, en raison de leur état de santé qui n'a eu de cesse de se dégrader, dans l'indifférence totale des représentants de la tutelle, des partis politiques, de nombreuses associations. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Mme Maghraoui Yamina, coordinatrice du Bureau fédéral affilié au Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique), rapporte que «la reprise de l'alimentation par les grévistes a soulagé les parents. Ces derniers ayant vécu les 50 jours de la grève avec souffrance et inquiétude». Les grévistes de la faim ont donc subi plus de pression de leurs familles que d'autres personnes. Aussi, rappellera Mme Maghraoui, le recours à la grève de la faim a été décidé suite «aux interpellations, aux arrestations, emprisonnement, suspensions des syndicalistes et le refus du dialogue». Les femmes grévistes affirment avoir gelé leur grève de la faim mais ne pas abandonner la lutte pour des revendications justes. Ce n'est donc que partie remise et d'autres actions de protestation sont annoncées pour les jours à venir, sous d'autres formes. Pour rappel, les greffiers et autres travailleurs de la Justice ne sont pas les seuls à subir de tels comportements «irresponsables» et «injustifiés» de la part des représentants des pouvoirs publics. Les trois présidents des syndicats des praticiens de la santé publique (Snpsp), celui des praticiens spécialistes (Snpssp) et celui des psychologues (Snapsy) ont été réduits à des meneurs pour ne pas dire des délinquants. Khaled Kedad du Snapest a été même appelé à se présenter devant un Conseil de discipline, la veille même de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance, pour répondre des accusations d'abandon de poste, négligence envers les malades et incitation à la protestation. Des accusations que toute la corporation rejette en bloc, soutenant que le seul «tort» du délégué syndical était d'avoir demandé publiquement et à haute voix le départ du ministre, Djamel Ould Abbès. Ceci lors d'un rassemblement de plusieurs syndicats de la santé, le 29 mai dernier, devant le siège du ministère de tutelle. Les restrictions aux libertés syndicales se poursuivent, en contradiction flagrante avec les textes de lois en vigueur et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie. K. M.