Photo : M. Hacène Par Youcef Salami En réponse à des journalistes qui l'interrogeaient sur la détérioration du marché pétrolier et ses effets sur les investissements de la compagnie qu'il dirige et sur l'économie nationale, de manière générale, Abdelhamid Zerguine, Pdg de Sonatrach, a expliqué, hier au cours d'une conférence de presse au siège de l'entreprise, que cette situation nous inquiète, mais que cela n'a pas d'impact sur les investissements de la Sonatrach. L'entreprise s'est même accordée une rallonge en matière d'investissement, révisant à la hausse son volume. De 68 milliards de dollars, ses investissements étalés sur cinq ans, passeront à 80 milliards de dollars. Abdelhamid Zerguine estime que ce n'est pas parce que les prix se replient, que Sonatrach décide de ne pas investir, ajoutant que les résultats des investissements fournis seront obtenus sur le moyen et le long termes, voire au delà de cinq ans. Les cours du pétrole ont évolué dans une bande fluctuante, mais favorable, avant de connaître, pendant ces derniers mois, une baisse sensible, une baisse qui pourrait produire des effets néfastes sur l'économie nationale. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, rassurait, il y a quelques jours, que la situation actuelle des marchés n'affecterait pas l'équilibre budgétaire du pays. Il a également ajouté qu'il n'y aura pas de modification à apporter au programme d'investissement déjà engagé. Pendant ce temps, les revenus pétroliers du pays sont en train de diminuer, alors que ceux des importations d'augmenter. Le groupe Sonatrach a exporté pour 37,7 milliards de dollars d'hydrocarbures durant le premier semestre 2012. La production globale dégagée par Sonatrach a atteint 102 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à fin juin dernier dont 57 millions TEP exportés. En outre, les revenus de la fiscalité pétrolière versés au Trésor durant les six premiers mois de 2012 sont de 2 230 milliards de dinars (plus de 30 milliards de dollars). Par ailleurs, Sonatrach a réalisé quinze découvertes en efforts propres au cours de la même période. En 2011, vingt découvertes ont été réalisées. En 2010, 29 découvertes l'ont été. En 2011, Sonatrach a enregistré un chiffre d'affaires à l'exportation, estimé à 71,8 milliards de dollars. Pendant le premier semestre 2012, le chiffre d'affaires à l'exportation s'établit à 37 milliards de dollars. La rémunération brute des associés, constituant le profit-oil, est passée de 503 milliards de dinars en 2010, à 642 milliards de dinars en 2011, soit une majoration de 27%.La taxe sur les superprofits est passée de 1,6 milliard de dollars en 2010 à 2,4 milliards de dollars en 2011. Le gaz de schiste a été abordé également à l'occasion de la conférence de presse d'hier. Selon le Pdg de Sonatrach, les premières estimations faites à ce sujet révèlent que les potentialités en ce gaz sont quatre fois supérieures que les réserves dans le conventionnel. Abdelhamid Zerguine a par ailleurs évoqué le Galsi, un gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie. Ce projet semble bloqué aujourd'hui, car Sonatrach et ses partenaires n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les prix du gaz à pratiquer dans les contrats liés à ce projet. L'Algérie veut des contrats fermes avec des prix sur le long terme, a souligné le Pdg de Sonatrach, une vision que l'Italie, un pays en difficulté financière actuellement, ne semble pas appréciée. Du coup, la décision d'investir ou ne pas investir dans ce projet a été reportée à novembre prochain, ajoute Abdelhamid Zerguine. Le Gasli a été lancé à la même date et dans le même contexte que le Medgaz, un gazoduc qui relie l'Algérie à l'Espagne et qui est déjà opérationnel. Le Galsi devrait relier Hassi R'mel à El Kala sur une longueur de 640 km. Dans sa partie «off shore», ensuite El Kala à Cagliari, en Sardaigne, sur une distance de 310 km. Sonatrach est implantée également dans d'autres régions : le Mali, le Niger, la Mauritanie, la Libye, le Pérou,…En Libye, elle a repris ses activités depuis quelques mois.