Photo : APS Par Youcef Salami L'Algérie et la France travaillent à la maturation d'un accord-cadre sur le nucléaire. Il sera signé probablement à l'occasion de la prochaine visite à Alger du Premier ministre français François Fillon. C'est ce qu'a révélé le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, au cours de la conférence de presse qu'il a conjointement animée hier avec son homologue français, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Aménagement, du Développement durable et de l'Energie, en visite à Alger. Chakik Khelil a ajouté qu'en plus de cet accord en perspective, les deux départements ministériels installeront un groupe de travail qui va dégager des pistes de partenariat dans le solaire, un domaine où l'Algérie imprime du progrès, comme le fait remarquer le ministre français. Jean-Louis Borloo souligne que l'Algérie est un partenaire technique et pas seulement financier avec lequel la France veut coopérer dans le domaine de l'énergie, sujet du siècle. L'Algérie et la France ambitionnent aussi de monter une société de lutte contre la pollution marine. Ce sera dans le cadre de l'union pour la Méditerranée (UPM), avance le ministre de l'Energie et des Mines. Autre registre de coopération retenu par les deux Etats à la faveur de la visite de Jean-Louis Borloo à Alger, celui de la formation dans le secteur des hydrocarbures. Il est ainsi question de solidifier la coopération entre l'Institut français de pétrole (IFP) et l'Institut algérien de pétrole (IAP), selon Chakib Khelil. Ce dernier a par ailleurs relevé que l'Algérie et la France projettent de mettre au point un projet qui n'est pas des plus classiques, celui de la «séquestration du CO2», une technique très évoluée ayant cours dans peu de pays. Dans le domaine des énergies renouvelables, comme dans celui du réchauffement climatique, un «paquet» de projets sont envisagés, résume le ministre français. L'Algérie représente l'Afrique dans les négociations sur le climat prévues au menu de la conférence de Copenhague attendue fin 2009, et, à ce titre, il y a beaucoup de choses à faire ensemble, a-t-il ajouté. Pour le ministre français, il n'y a aucune raison pour qu'il n'y ait pas une plate-forme, un projet de convergence entre l'Europe et l'Afrique sur le CO2 et les questions se rapportant au réchauffement climatique. C'est la France qui va présider l'Union européenne. Et c'est un pays qui va lancer les premiers fondements de l'union pour la Méditerranéen, un projet cher à Nicolas Sarkozy. Il le fera le 13 juillet prochain à Paris à l'occasion d'une réunion au sommet de l'UE. C'est une des raisons ayant motivé la visite de Jean-Louis Borloo à Alger. Reste que la participation du président de la République à ce sommet n'a pas encore été confirmée. La question a été posée au ministre de l'Energie et des Mines à l'occasion de la conférence de presse sus-évoquée. Il n'y a pas répondu. Chakib Khelil a, dans un tout autre chapitre, parlé des cours du pétrole, rappelant l'ensemble des facteurs (spéculation, fonds d'investissement, crise économique, dépréciation du dollar, entre autres) qui sont à l'origine de la hausse des prix aujourd'hui. Prudent, le président en exercice de l'OPEP s'est gardé de confirmer ou d'infirmer la poursuite de la flambée des cours. Il a souligné que l'organisation pétrolière dont il est le président n'a pas de monopole sur l'offre. Elle n'y contribue qu'à hauteur de quarante pour cent, a-t-il expliqué.