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La crise malienne ou l'épreuve de force du droit à l'ingérence
LE SAHEL, TERRAIN DE LUTTES GEOPOLITIQUES ET D'INFLUENCE
Publié dans La Tribune le 10 - 08 - 2012

Le Sahel en est un autre exemple après l'Irak et le Soudan. Cet immense espace désertique qui s'étend de l'océan Atlantique à la mer Rouge dépassant les huit millions de kilomètres carrés, est présenté comme une zone tampon entre l'Afrique du Nord et l'Afrique noire. Il a toujours été caractérisé par une instabilité chronique liée à l'absence d'autorités nationales fortes, consensuelles et représentatives des intérêts des différentes populations composant les différentes nations qui s'y sont établies depuis la nuit des temps pour certaines et du fait des déplacements forcés des populations à l'époque coloniale pour d'autres. En fait, c'est l'occupation coloniale qui a exacerbé les contradictions et les clivages qui ont toujours marqué les relations entre les différentes communautés ethniques, religieuses et culturelles qui peuplent le Sahel. Au lendemain des indépendances, des frontières aussi floues qu'arbitraires ont constitué des remparts qui ont tenté vainement de briser l'élan des transhumances et des parcours pastoraux, naturels ayant configuré la sociologie et les cultures des différentes populations du Sahel. Les politiques nationales n'ont pas été différentes de celles pratiquées par l'occupant puisque les populations des zones désertiques ne bénéficient pas de la plus-value de l'exploitation des richesses naturelles dont regorge le Sahel. Selon une étude réalisée par Mehdi Taje, chargé des études africaines à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (Irsem), «les ingérences étrangères manipulant différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des richesses sont nombreuses». L'analyste estime que «l'arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l'or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses excitant les convoitises de puissances désirant s'en assurer le contrôle. Dans ce contexte, des stratégies de positionnement, de prise de contrôle, d'encerclement et de contre encerclement participent à la définition des enjeux géopolitiques et géoéconomiques structurant le théâtre sahélien». Pour illustrer sa thèse, Taje avance qu'«il convient d'inscrire la vive rivalité américano-chinoise au Soudan dans un cadre plus global : le Soudan est un test dans le rapport entre ces deux puissances à l'égard du Sahel et du continent africain : en ce sens, la stratégie déterminée des Etats-Unis au Soudan viserait à contrer la puissante poussée géopolitique chinoise en Afrique en remettant en cause les fondements de la stratégie chinoise en Afrique, à savoir la non ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le respect de la souveraineté, etc.» C'est à ce titre, qu'il s'agit de relativiser les apparences et «dans ce cadre, l'insécurité surmédiatisée reflétée par la série d'enlèvements d'Occidentaux et la montée en puissance du trafic de drogue doit être analysée avec prudence et remise en perspective par rapport aux stratégies des puissances étrangères». En d'autres termes, le terrorisme et le trafic de drogue et des armes dans le Sahel, ne sont que l'arbre qui cache la forêt. Pour Taje, qui ne nie pas la nuisance et les risques du terrorisme dans le Sahel, «il semble opportun de relativiser l'importance d'Aqmi (son impact réel), ce «rejeton d'Al-Qaïda» qui n'existe plus que dans l'esprit de certains acteurs cherchant plus à en tirer profit qu'à lutter contre.» Comme le souligne Alain Chouet, (ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la Dgse), «tout contestataire violent dans le monde musulman, qu'il soit politique ou de droit commun, quelles que soient ses motivations, a vite compris qu'il devait se réclamer d'Al Qaïda s'il voulait être pris au sérieux, s'il voulait entourer son action d'une légitimité reconnue par les autres, et s'il voulait donner à son action un retentissement international». Ce surinvestissement médiatique permet à cette organisation en déclin de devenir un «pôle de ralliement» et de se «métamorphoser», ajoute Jean-Pierre Filiu. En effet, une réelle contestation politique, islamiste pouvant dégénérer en violence islamiste existe du fait de l'accumulation et du pourrissement de frustrations de nature politique et économique (concept de sociétés bloquées) mais derrière laquelle peuvent se cacher toutes les manipulations possibles. Donc, l'avènement des groupes terroristes dans la bande sahélo-saharienne obéit plus à des objectifs de stratégies de puissances occidentales qui convoitent les richesses de cet espace qu'à des lubies djihadistes et puritanistes d'illuminés qui font des affaires juteuses grâce au trafic en tout genre. C'est ce qui explique les positions de l'Algérie qui refuse l'aventurisme des va-t-en-guerre et préconise une stratégie multilatérale des pays du champ combinant la lutte antiterroriste avec les moyens adéquats et le développement des zones enclavées avec la collaboration internationale aussi bien dans la lutte antiterroriste que dans l'effort d'émancipation des populations du Sahel.
A. G.

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