De notre envoyée spéciale à San Francisco Amel Bouakba L'Association américaine pour l'étude du foie, la AASLD (American Association for the Study of Liver Diseases) organise son 59ème Forum annuel, à San Francisco, avec la participation d'un nombre important d'experts dans le domaine de l'hépatologie venus des quatre coins de la planète. Une délégation d'une douzaine de médecins algériens, des spécialistes en hépatologie représentant les différentes régions du pays ont pris part à cette manifestation scientifique d'envergure. Différentes journées de formation et des symposiums sont ainsi organisés au cours de ce forum, à l'image de celui initié par les laboratoires Roche qui a regroupé des sommités dans l'hépatologie venus dévoiler leurs études et recherches dans le domaine. Il s'agit notamment des professeurs Robert Perillo de Baylor University Medical Center à Dallas, de Mickael Manns du Medical School of Hannover, en Allemagne, de Joseph Sung du Chinese University of Hong Kong, de Patrick Marcellin, University of Paris Hôpital Beaujon, Clichy, en France et de Norah Terrault de Universiy of California de San Francisco. Selon le professeur Patrick Marcellin, ce congrès américain est un rendez-vous incontournable. Selon lui, «il y a eu, d'une part, beaucoup de travaux sur les nouveaux médicaments qui sont les médicaments de demain avec les triples thérapies pour le traitement de l'hépatite C et, d'autre part, de nouveaux médicaments pour l'hépatite B avec des taux de succès proches de 100%, de quoi donner de bonnes nouvelles aux malades». Ce professeur insiste longuement sur les actions de prévention pour lutter contre les hépatites : «Il faut continuer la prévention, notamment par le vaccin pour l'hépatite B qui est très efficace. Il y a déjà beaucoup de progrès dans ce domaine», dit-il, tout en évoquant l'intérêt d'élargir le dépistage car il permet d'identifier les malades à un stade précoce pour les traiter avec de meilleurs taux de guérison. Selon lui, «il y a plusieurs actions de prévention qui doivent être menées en parallèle, ce sont des mesures complémentaires qui permettent de faire face à ces pathologies graves. Ainsi, il est primordial, en plus du dépistage, de développer la prévention avec le vaccin pour l'hépatite B, mais aussi la prévention des infections nosocomiales et de tous les risques de transmission. En même temps, il faut assurer une meilleure prise en charge des personnes déjà atteintes. Toutes ces actions sont complémentaires», précise encore le professeur Patrick Marcellin. Il faut savoir qu'une hépatite B ou C passe inaperçue pour la grande majorité des cas, sinon elle se manifeste par une fatigue, la jaunisse, la perte d'appétit, des douleurs articulaires… C'est pourquoi il est important d'identifier les personnes porteuses chroniques du virus de l'hépatite B ou de l'hépatite C. La plupart d'entre elles ne présentent aucun symptôme pendant des années, alors que le virus continue à se multiplier et à induire des lésions dans le foie… jusqu'à un stade de complications parfois graves qui se manifesteront tardivement. Par un dépistage, on peut détecter très tôt la maladie pour la traiter à un stade précoce, augmentant ainsi les chances de guérison ou de sa stabilisation. Le dépistage permet de guérir plus de malades mais aussi d'éviter d'autres contaminations. Le dépistage s'effectue par une prise de sang, avec recherche de l'antigène HBs pour l'hépatite B et d'anticorps anti-VHC pour l'hépatite C.