Le travail de la médecine scolaire consiste essentiellement à promouvoir la santé en milieu scolaire et les habitudes de vie saine dès le jeune âge, mais aussi à diagnostiquer précocement les troubles du langage, ou toute autre maladie et faciliter la prise en charge des élèves concernés. La mission de suivi médical des élèves et la mise en place d'actions de prévention au sein des différents établissements est confiée aux unités de dépistage et de suivi (UDS). Mais celles-ci sont souvent déficientes. Les médecins scolaires interviennent sur plusieurs établissements, dans la plupart du temps, ce qui complique davantage leurs missions, une situation exacerbée par le manque de moyens matériels et humains. Les chiffres officiels évoquent l'existence de 1782 UDS, au sein desquelles exercent 2 260 médecins, 2 023 chirurgiens dentistes, 1 365 psychologues et 2 510 paramédicaux. Mais sur le terrain, les défaillances sont énormes. Pour faire face aux lacunes des UDS, le ministère de la Santé et le ministère de l'Education nationale ont annoncé, il y a quelques jours, la mise en oeuvre du Plan national santé en milieux éducatifs pour promouvoir et préserver la santé des enfants et adolescents en scolarité. Il s'agit d'un plan sur dix ans (2012-2022) qui concerne une population «jeune et vulnérable» comprenant 8,6 millions de personnes en santé scolaire, 1 million en santé universitaire et 500 000 en santé en milieu de formation professionnelle, soit un peu plus de 10 millions de personnes, donc environ le quart de la population algérienne, indique- t-on. Selon le ministère de l'Education nationale, il est prévu de porter le nombre d'unités de dépistage à 2000. De même, affirme-t-on, «plus de 60 % des élèves, tous cycles confondus, bénéficient de la santé scolaire, alors que les premières années de chaque cycle (primaire, moyen et secondaire) sont touchées à hauteur de 100%». Ainsi, assure-t-on, «dans le domaine de la santé scolaire et bucco-dentaire, des résultats appréciables ont été enregistrés au plan quantitatif, notamment en matière de couverture sanitaire (+82% de la population scolarisée visitée), de couverture vaccinale (près de 95% en première année primaire)». Des chiffres qui sont loin de refléter la réalité. La fonction de la médecine scolaire ne devrait pas se résumer aux soins ponctuels dispensés aux élèves, de faire dans la prévention et la détection précoce des maladies afin d'éviter un certain nombre de problèmes de santé pour l'enfant. Elle devrait également assurer le suivi médical des enfants, l'organisation des bilans de santé et d'examens médicaux périodiques, mais là encore les moyens font défaut, ce qui ne permet pas aux UDS d'accomplir décemment leurs missions. A. B.