Le sport nécessite énormément de moyens financiers. C'est pour cela que, souvent, les différentes fédérations éprouvent moult difficultés à mener à bien la préparation des athlètes pour les multiples rendez-vous sportifs, à l'image des jeux Olympiques ou même méditerranéens et africains, pour ne citer que ceux-là. Il est clair que le sport en Algérie est complètement pris en charge par l'Etat, à l'exception du football des clubs, lequel, comme il est de notoriété, vit surtout de subventions émanant d'entreprises étatiques ou privées. Pour le reste, particulièrement les sports individuels, c'est le ministère de la Jeunesse et des Sports qui dégage les subventions nécessaires à la préparation des athlètes. Et dans la majeure partie des cas, cela coûte vraiment cher. La forte contribution, donc, des autorités publiques est plus qu'impérative si l'on veut aller de l'avant dans les différentes disciplines. Pour avoir une idée sur le coût d'une compétition d'envergure, il n'y a qu'à revenir sur les chiffres publiés par le ministère de la Jeunesse et des Sports sur son site Internet, à propos des sommes allouées aux différentes fédérations pour la préparation de la dernière édition des jeux Olympiques, qui s'est déroulée à Pékin, en Chine, l'été dernier. Ainsi, ce sont pas moins de 408 millions de dinars (quarante milliards et huit cents millions de centimes) qui ont été dépensés dans le cadre de la préparation des athlètes. Un chiffre qui peut-être considéré «énorme» par le commun des mortels, lequel n'a pas une idée précise sur ce qui se dépense ailleurs pour le sport, en Occident notamment. Selon ces chiffres, et en dehors de la subvention allouée au Comité olympique algérien (COA), qui est de l'ordre de 72 millions de dinars, avec laquelle le COA a financé, pour sa part, la préparation de plusieurs sportifs, c'est le judo qui a bénéficié de la plus grande part avec plus de 42 millions de dinars. Une discipline qui, par la suite, a prouvé qu'on peut compter sur elle, à condition de mettre les moyens qu'il faut, puisque deux de ses athlètes, en l'occurrence Amar Benyekhlef et Soraya Haddad, ont remporté des médailles aux JO de Pékin (l'argent pour Benyekhlef et le bronze pour Haddad). C'est les deux seules médailles algériennes. Derrière vient le handisport (athlétisme et judo) qui a également bénéficié d'une somme conséquente pour la préparation avec un chiffre avoisinant les 40 millions de dinars. Là aussi, les Algériens ont été très bien servis avec un pactole de 15 médailles, dont quatre en or. Une performance très bien accueillie par les spécialistes, qui s'attendaient, de toute façon, à un tel parcours, vu que les athlètes handisport algériens nous ont habitués à pareilles performances depuis qu'ils ont commencé à prendre part aux jeux Paralympiques. Les responsables de la Fédération algérienne de handisport réclament beaucoup plus de moyens pour développer davantage ce genre de sport en Algérie. Il est vrai que, vu le potentiel existant, le pays peut faire beaucoup mieux dans les différentes compétitions internationales pour peu que l'investissement suive. Tout est affaire de moyens financiers. Bien évidemment, là, il ne s'agit pas seulement de l'argent alloué pour la préparation, mais aussi de budgets dégagés pour la construction d'infrastructures ou le lancement d‘écoles sportives au niveau local, notamment dans les régions les plus reculées d'Algérie. Quand on sait que les sports les plus en vue, à l'image du football ou même du handball et du basket-ball, n'arrivent pas à mobiliser l'argent nécessaire au niveau des localités, qu'en sera-t-il alors du handisport ? Elles ne sont pas nombreuses les wilayas, communes ou entreprises, à de rares exceptions, qui s'intéresseraient à une discipline sportive qui ne serait pas assez bien suivie par le public. Il faut dire que, depuis quelques années, l'Etat est en train de consentir des efforts en programmant, à travers tout le territoire national, la construction de salles omnisports ou le lancement d'écoles des sports. Il y a également le fait que les autorités publiques, en l'occurrence le ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de l'Education nationale, ont décidé de relancer les classes «sport-études» depuis septembre dernier. L'opération avait touché une trentaine de wilayas avant d'être élargie au reste du pays dès la prochaine rentrée scolaire. Même si ces actions ne peuvent jamais suffire, vu tout le retard accumulé depuis des décennies, néanmoins, elles peuvent «dynamiser» un tant soit peu un secteur complètement décadent. Les autres disciplines qui ont eu les plus gros budgets sont le volley-ball, l'athlétisme et la natation avec, respectivement, 40, 38,5 et 36,5 millions de dinars. Là, les avis divergent. Si, pour le volley-ball ou la natation, personne ne s'attendait à un podium, tellement il y a une grande différence de niveau, l'athlétisme, en revanche, en a déçu plus d'un. Seulement, il faut dire, là aussi, que ces chiffres ne devraient pas être perçus comme des sommes faramineuses. La préparation des athlètes coûte très cher au point que certaines nations ne peuvent même pas envoyer leurs athlètes se préparer dans des centres prestigieux. Le reste des disciplines a bénéficié de budgets «moyens» par rapport à celles citées plus haut. Ainsi, à titre d'exemple, le cyclisme, avec deux athlètes, a reçu 10 millions, le tennis de table 15 et le badminton 9 millions de dinars. C'est dire que préparer des athlètes pour un rendez-vous de grande importance nécessite des moyens colossaux. A. A.