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Une Histoire à libérer
Elle subit confiscation et déformation
Publié dans La Tribune le 31 - 10 - 2012

«Parler de l'Histoire n'est jamais révolu» défend le commandant Lakhdar Bouregaâ, auteur du livre témoin de l'assassinat d'une Révolution. C'est d'autant plus pertinent dans un pays où beaucoup reste à construire et où l'Histoire est à écrire avec la vérité et l'objectivité qu'elle exige. Cinquante ans après l'indépendance, l'écriture et la transmission de l'histoire de la Guerre de libération sont sujettes à controverse et à polémique. Cela constitue, depuis, un champ fertile pour l'amnésie et la rupture entre générations. A coup de confiscations, de déformations et d'idéologisations, l'histoire de la Guerre de libération a été transformée en un matériau qui sert des intérêts très étroits. Autrement dit, ce qui appartient à l'Histoire n'a pas été laissé à l'Histoire et ce qui relève de la politique n'a pas été maintenu dans la dimension politique. Chacun donne dès lors à l'Histoire d'Algérie le cours qui légitime sa posture et qui glorifie son apport. Dans une réflexion intitulée «L'écriture de l'Histoire et ses implications politiques en Algérie», l'universitaire Lahouari Addi tente de comprendre pourquoi il est toujours difficile de débattre publiquement et sereinement du passé de la Guerre de libération. Pour lui, la réponse renvoie à la composante du régime actuel. «Ce dernier, explique t-il, est issu de cette histoire et ses dirigeants ont été les protagonistes des conflits internes au FLN qu'ils refoulent». Cette configuration appuie ainsi l'idée que chacun écrit ou raconte l'histoire qui l'arrange. Lahouari Addi écrit, dans ce sens, que «le régime se présente comme l'héritier du 1er Novembre 1954, alors qu'il n'est qu'un courant du mouvement national qui s'est imposé sur les autres. Ce qui est à souligner, c'est qu'il a exercé un monopole sur Novembre 1954 pour se présenter comme son incarnation légitime, et pour cela, il faut refouler les événements et les hommes qui contredisent ce récit». On comprend donc que l'histoire de la Guerre d'indépendance a été vite mise sous surveillance. Et la confiscation de l'Histoire est toujours de mise.

L'enseignement de l'Histoire en question
Cette déviation de l'Histoire se vérifie à travers le personnel qui s'est indûment chargé de la noble mission de transmission des faits historiques. Daho Djerbal, enseignant de l'Histoire contemporaine à l'université d'Alger, estime que «l'Histoire de notre pays souffre des porteurs de mémoire. Ces porteurs de mémoire se considèrent comme les seuls habilités à parler de l'Histoire d'Algérie. L'Histoire d'Algérie appartient à tous les citoyens algériens».
Or, a-t-il argué dans un entretien à un confrère, «chaque citoyen a le droit d'écrire et de recueillir la mémoire de ce qui s'est passé. Donc, il n'y a pas quelqu'un qui soit plus habilité que l'autre pour défendre les valeurs, les symboles et les figures algériennes. Chaque Algérien est concerné. Le fait de consacrer la chose et de faire en sorte que l'institution soit la gardienne du Temple, ça fausse la réalité». Dans la même logique, il met le doigt sur la plaie de l'enseignement de cette matière si importante qu'elle ne doit pas être laissée à la merci des faussaires et autres usurpateurs du statut de l'historien.
C'est ce que résume M. Djerbal en attestant que «le problème qui se pose, c'est que le secteur et les départements qui se chargent du manuel scolaire ne s'appuient pas sur la recherche historique. Ils font appel à des personnes ou à des institutions officielles du parti unique au départ, puis les partis dominants des institutions gouvernementales qui, aujourd'hui, ne représentent pas la volonté nationale. Il y a des travaux de recherche qui sont extrêmement importants. Il y a des textes originaux qui ont été publiés.
Il y a des articles écrits par des historiens, des dirigeants de la Révolution algérienne qui pourraient faire partie du manuel scolaire, national. Or, tout cela n'existe pas pour l'instant. Les erreurs commises à l'encontre de la réalité. Les contresens historiques, etc. C'est tellement gros qu'on ne peut imaginer de poser de telles questions à des élèves de la classe de Terminale. Alors, où sont-elles les commissions scientifiques qui sont chargées de vérifier au moins la véracité et la validité des chronologies et biographies des personnes ? Où sont-elles ces commissions chargées de la description d'événements essentiels, historiques et de l'Histoire contemporaine de l'Algérie?». On l'aura, ainsi, compris que l'histoire de la Guerre d'indépendance est à libérer. Pour espérer une écriture objective, loin des confiscations et autres déformations qu'elle ne cesse de subir.
A. Y.


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