Décolonisation du Sahara Occidental : Bendjama interpelle la légalité et la justice internationales    Le président de la Banque africaine d'import-export visite le nouveau Palais des expositions en cours de réalisation à Alger    Journée nationale de l'émigration : Le président de la République réaffirme l'attachement de l'Etat à défendre les enfants de la communauté nationale et à protéger leurs intérêts    M. Younes El-Menfi salue le rôle de l'Algérie soutenant la stabilité et l'unité de la Libye    Agression sioniste contre le Liban: 2.367 martyrs depuis octobre 2023    Salon NAPEC 2024: débat sur la production de l'hydrogène vert et ses défis en Algérie    Les massacres du 17 octobre 1961 ont mis à nu la brutalité du colonisateur français et contrarié ses plans    Mise en échec de tentatives d'introduction de 5 quintaux de kif traité via les frontières avec le Maroc    Le Président de la République s'entretient avec le président du Conseil présidentiel libyen    Le président de la République reçoit le président de l'Afreximbank    Béjaia: la pièce "Terra Madre" ou le SOS de la nature présentée au FITB    La présidente de l'Inde achève une visite d'Etat de quatre jours en Algérie    Le 7e Festival culturel international "L'été en musique" s'ouvre à Alger    Le droit humanitaire a été enterré sous les ruines de Ghaza    Des manifestants bloquent la Bourse de New York    La France s'impose en Belgique en Ligue des nations    Pourquoi le Nigeria a refusé de jouer son match face à la Libye ?    RCK : Boualem Charef nouvel entraîneur    Examen des facilités pour lancer le projet durant la saison 2024-2025    Large affluence aux portes ouvertes sur les projets de lotissements sociaux et de l'habitat rural    Des parents d'élèves en colère se mobilisent contre la fermeture de l'école ''Aurès el Moustakbel''    Arrestations de plusieurs individus recherchés par les instances judiciaires et d'autres demandés par les services de police    Aplanir les divergences par le dialogue    Une nouvelle session de formation visant à améliorer les compétences de son personnel    Les populations civiles délibérément ciblées dans les conflits armés    ''Danse céleste'', un spectacle fascinant    Ouverture des candidatures pour l'inscription sur la liste des médiateurs    La diversité patrimoniale algérienne célébrée    Belaabed et Hammad coprésident une réunion préparatoire du championnat national scolaire des sports collectifs    Ouverture à Alger de la Foire nationale de commercialisation des produits de la femme rurale    Tennis de table/Championnats d'Afrique: médaille d'argent pour l'Algérie    Accidents de la route: 39 morts et 1526 blessés en une semaine    Football: décès de l'ancien arbitre international Belaid Lacarne    Une délégation parlementaire participe au 37e Congrès extraordinaire de l'UIPA    Boughali s'entretient à Genève avec le président du Parlement de l'Amérique latine et des Caraïbes    Le député Bouchouit appelle à Genève à soutenir la clause d'urgence sur la Palestine    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le second front armé engagé en France, un relais du 1er Novembre 1954 en Algérie
Les émigrés n'étaient pas en reste de la lutte armée
Publié dans La Tribune le 02 - 11 - 2012

Le second front armé engagé en France, sur décision du Comité de coordination et d'exécution (CCE), direction suprême de la
Révolution algérienne avant la création du Gpra, était un relais du 1er Novembre 1954 en Algérie et portait, pour la première fois dans les annales des guerres révolutionnaires, le combat libérateur sur le sol ennemi. Pour Mohamed Ghafir, un ancien chef zonal à Paris et un des organisateurs de la manifestation pacifique du 17 Octobre 1961, le mot d'ordre était d'atteindre des objectifs ciblés, notamment économiques, militaires et policiers. «Ce second front a été engagé par la Fédération de France du FLN, le 25 août 1958 à 00h00 pour concerner l'ensemble de la Métropole avec comme premiers objectifs les raffineries, les casernes et les commissariats», a-t-il indiqué, dans un entretien à l'APS. C'est ainsi qu'a été visé, à la même date, la raffinerie de Mourepiane (banlieue marseillaise), considérée, à cette époque, comme la plus importante de France. D'autres dépôts de carburants seront visés à Arles, Port la Nouvelle, Frontignan, Toulouse, Narbonne etc, au moment où la cartoucherie de Vincennes et l'aérodrome militaire de Villacoublay sont attaqués. Selon Ghafir, dit Moh Clichy, ces actions, parmi tant d'autres, visaient à «transplanter» la lutte armée déclenchée le 1er novembre 1954 en Algérie, sur l'ensemble du territoire de l'ennemi. «Outre l'action armée ciblée, la Fédération FLN de France avait aussi à faire face au MNA ‘'mouvement messaliste'' et aux harkis, supplétifs notamment de la police auxiliaire, ramenés spécialement d'Algérie pour contenir l'émigration structurée au sein du FLN», a-t-il témoigné. Dans sa plateforme finale, le congrès de la Soummam d'août 1956 avait défini les objectifs assignés à la Fédération FLN de France, à savoir organiser l'émigration algérienne en Europe, soutenir financièrement l'effort de guerre et éclairer l'opinion publique française et étrangère sur la justesse de la cause nationale. Pour l'historienne spécialiste de la Fédération de France du FLN, Linda Amiri, «l'idée du chef révolutionnaire Abane Ramdane de porter la guerre en Métropole avait pour objectif que les forces militaires soient aussi mobilisées en France, d'étendre l'étau depuis la bataille d'Alger et de marquer les esprits en affirmant que le FLN est capable de frapper la Métropole». «C'est une première dans l'histoire des décolonisations. Des objectifs stratégiques étaient visés. Ce ne sont pas des attentats du genre mettre une bombe dans le métro parisien», a-t-elle affirmé, signalant que ces actions militaires avaient «surtout une incidence psychologique». «C'était pour le citoyen Lambda la découverte d'une existence FLN, implanté et suffisamment fort pour faire des attentats. Pour les pouvoirs publics, dont le ministère de l'Intérieur, ça a été une surprise puisque, malgré la surveillance, ils n'ont pas pu anticiper l'ouverture de ce second front», a indiqué l'historienne. Aux yeux de l'auteure de La bataille de France, la guerre d'Algérie en métropole, ce second front a été par ailleurs un «soulagement» pour les troupes ALN de constater que le FLN est, aussi, «capable de mener de telles actions». «Il s'agissait d'une victoire plutôt politique que militaire car les résultats étaient moindres. Mais, ça était important et c'est aussi, d'un point de vue de l'affrontement FLN-Police, un virage à 180 degrés avec l'implantation de militaires nationalistes en France», a ajouté la doctorante en histoire. Interrogée sur l'impact de ces actions militaires sur le cheminement de la Guerre d'indépendance, elle a estimé que ce second front a renforcé le FLN, lui a donné une envergure internationale plus importante et contribué à montrer que l'immigration est aussi du côté du FLN, nationaliste et indépendantiste. L'historienne a toutefois relevé que la répression policière, notamment, s'est accrue contre les Algériens avec l'ouverture de ce second front et le summum de la barbarie a été atteint lors de la manifestation pacifique réprimée dans le sang du 17 Octobre 1961 à Paris. Pour Moh Clichy, cette action pacifique a été la «dernière bataille politique» de la Fédération de France du FLN et constitue, selon lui, «l'aboutissement de l'indépendance totale de l'Algérie» avec la signature des accords d'Evian le 18 mars 1962 et la proclamation du cessez-le-feu le lendemain. Selon l'universitaire Emmanuel Blanchard, l'action armée lancée par le FLN en France avait pour objectifs surtout de «faire apparaître les militants de l'Organisation spéciale (OS) comme des combattants pour la libération de l'Algérie, même si, de fait, l'immigration était en mouvement depuis plus longtemps par d'autres modes d'action (manifestations, cotisations, meetings, affrontements internes MNA-FLN) depuis le début de la Guerre d'indépendance», a-t-il relevé. «Ayant assis sa position en 1958 sur l'immigration, le FLN pouvait se lancer dans d'autres types d'actions qui ne rencontrent pas forcément l'assentiment du Gpra, et qui font que ce second front va être un front à éclipse très épisodique», a-t-il soutenu.
De l'avis de l'auteur de La police parisienne et les Algériens (1944-1962), ce front armé «historiquement singulier» a été, cependant, «critiqué de l'intérieur même du FLN». «Cela risquait de contribuer à présenter les nationalistes algériens comme violents et allait les couper d'une partie de ceux qui auraient pu être leurs soutiens, dont un certain nombre de syndicalistes, de militants politiques français», a-t-il opiné. «Cette stratégie a aussi surtout contribué à élever le niveau de riposte et de violence de la préfecture de police contre le FLN, puisqu'elle a été suivie de très grandes rafles et a conduit à des internements administratifs de plus au moins longue durée», a ajouté l'universitaire. Des bilans officiels français, recoupés par des sources de la Fédération de France du FLN, affirment, qu'entre le 21 août et le 27 septembre 1958, ont été dénombrés 56 sabotages et 242 attaques contre 181 objectifs économiques et militaires. Les opérations auraient fait 82 morts et 188 blessés, côté français. Outre ces actions militaires, Akli Benyounès, membre du Conseil de la nation et président de l'Association des moudjahidine de l'ex-Fédération de France du FLN, a signalé que l'immigration algérienne dans l'Hexagone constituait «la banque de la Révolution», affirmant que la contribution des Algériens de France était de l'ordre du milliard de centimes de francs par mois.
APS


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.