À Annaba, la campagne électorale patine et n'arrive pas encore à démarrer malgré la bonne volonté que mettent certains partis et candidats aux élections du 29 novembre. Drapeaux, affiches, banderoles et musique patriotique n'ont pas véritablement drainé les foules à croire que les citoyens se sont détournés de cette consultation qui, pourtant, les concerne en premier lieu parce qu'ayant un impact certain sur leur quotidien. Craignant de voir la situation actuelle perdurer, qui aura des conséquences négatives sur le taux de participation, les partis en lice rivalisent d'ardeur en mobilisant leurs militants pour investir les quartiers et cités populaires. La nouvelle stratégie adoptée aussi bien par le FLN, le RND, le PT ou le FND est d'aller vers les citoyens et non pas le contraire en organisant des meetings qui n'attirent plus grand monde. Le vieux parti rompu à ces pratiques, «noyaute» patiemment les quartiers en envoyant des jeunes, faire la promotion de ses candidats auprès des familles, des relations qui se relayent et qui touchent presque tout le monde. Ses 2 poulains engagés dans la bataille électorale MM. Merabet et Hadji (têtes de liste APC et APW) ont entamé depuis le début de la campagne un véritable chassé-croisé à travers la ville mais aussi dans les communes et douars de la wilaya. Le RND, sur les traces de son frère ennemi, grignote à son tour quelques parts de cet électorat en procédant de la même façon, en effaçant des mémoires ce qui avait été patiemment seriné auparavant. Le parti de Louisa Hanoune table sur la classe ouvrière qu'il avait fait rallier à sa cause depuis longtemps, avec en plus une campagne de proximité qui touche particulièrement les classes défavorisées. Le FND comme nous l'avons rapporté précédemment, un parti arrivé sur le tard, ne cède pas et fait concurrence à ces vieux loups de la politique arrivant parfois à leur faire de l'ombre. En effet, ce parti qui a pris comme directeur de campagne à Annaba, M. Azzouz Mohamed, un ancien président de comités et d'associations de la société civile et qui avait fait campagne pour la réélection du président de la République est en passe de ravir la vedette à ses pairs par les actions qu'il entreprend. Entouré d'anciens du FLN comme Mme Alouani Hassina qui a claqué la porte et a rejoint le FND comme candidate, le directeur a adopté une stratégie dite de quadrillage de la ville en mettant dans chaque quartier des hommes qui lui sont fidèles chargés de prendre contact avec les habitants aux fins de les convaincre d'aller voter pour les candidats FND, «un parti neuf et propre, nous a-t-il déclaré hier, qui n'a jamais eu à gérer les affaires locales, nous avons des candidats compétents en la matière et nous sommes sûrs que nos concitoyens les choisiront le 29 novembre».Ce qui est sûr, c'est que même s'il n'y a pas engouement ou enthousiasme du public pour ces élections, les partis politiques à Annaba se mènent une guerre sans merci où tous les coups sont permis. Dénigrer, diaboliser, encenser, louer, lancer des rumeurs, s'attribuer les mérites de telle ou telle action, tout est bon pour se mettre en avant et gagner les faveurs d'un électorat qui n'est plus facile à amadouer ou convaincre.