De notre correspondant à Annaba Mohamed Tahar Rahmani Dans les communes rurales, dans les hameaux ou les douars on les voit dévalant les collines, traversant les champs, au bord des chemins vicinaux attendant le bus ou faisant du stop pour arriver à temps et rejoindre leurs classes. A la campagne, la quête du savoir passe par ces chemins abrupts et souvent difficiles d'accès pour ces petites têtes brunes qui se lèvent tôt le matin et rentrent tard l'après-midi après une journée passée à acquérir les premiers rudiments de la connaissance. Durant toute l'année scolaire, janvier avec sa froidure ou mai avec sa verdure, les salles de classe accueillent ces écoliers et les gardent toute la journée. L'éloignement de leur lieu de résidence a amené les autorités à aménager, dans presque toutes les écoles primaires, des cantines qui prendront en charge la restauration de tous les élèves, sans exception. Cela pour éviter que l'enfant se fatigue en parcourant le même chemin quatre fois par jour chargé d'un cartable souvent très lourd. A Annaba, le secteur de l'éducation compte 264 écoles primaires, dont près de la moitié sont construites en zone rurale. Elles sont disséminées à travers les campagnes dans les communes de Tréat, Oued El Aneb, Berrahal, Chetaïbi Aïn Barbar ou encore Romanat. Selon le directeur de l'éducation de la wilaya, M. Salim Bennader, tous les efforts de son institution ont été concentrés en zone rurale. «Toutes les écoles primaires éparpillées à travers les douars et les mechtas offrent des repas aux enfants, il y en a qui sont dotées de cantines scolaires. Pour certaines, des salles ont été aménagées, pour d'autres, faute de locaux, on y sert des repas froids.» Sur ce dernier point, le directeur nous déclarera que, pour pallier le manque, 50 cantines scolaires ont été inscrites au titre du programme 2009. Avec la réalisation de ces nouvelles structures, le problème sera réglé définitivement et tous les écoliers à travers le territoire de la wilaya pourront avoir des repas chauds. Actuellement, sur les 50 131 élèves du primaire, 47 000 bénéficient de ces repas. Certains, en zone urbaine, en plein centre-ville, en bénéficieront certainement l'année prochaine dès que les structures censées abriter les cantines scolaires seront achevées. Le repas proprement dit, estimé à 30 DA et composé de pain, de fromage ou d'œufs, de soupe et d'un dessert, est servi à la sortie de la vacation du matin. Ce menu a cependant été amélioré par une subvention spéciale de la wilaya et de l'APW qui ont accordé, cette année, 15 millions de dinars au profit des cantines scolaires. «Cette somme nous a permis d'apporter un plus aux enfants et nous en remercions beaucoup les autorités pour ce geste, ce sont 3 DA de plus par repas servi», ajoutera le directeur qui, au passage, ne manquera pas de signaler que tout le personnel affecté aux cantines scolaires, y compris les cadres et les inspecteurs, ont été changés et remplacés par une autre équipe. «Les instructions du ministère se rapportant aux cantines scolaires ont été appliquées à la lettre et la direction veille à ce que la situation s'améliore», conclut-il. Sur le plan solidarité, le premier responsable du secteur nous affirmera que 310 millions de DA ont été mis à la disposition du secteur au début de l'année scolaire en cours. Ainsi la prime de scolarité, les livres et des trousseaux ont été attribués aux quelque 102 000 nécessiteux recensés cette année et même ceux ayant bénéficié de ce dispositif l'année dernière. Les élèves de la première année du cycle primaire ainsi que ceux du préscolaire ont tous, sans exception, bénéficié de la gratuité des livres « Il n'y a pas aujourd'hui, un seul élève sans livres ! » nous a-t-on affirmé. Dans les écoles que nous avons visitées, les petites têtes brunes suivent leurs cours normalement, chacun disposant de ses propres fournitures qu'il utilise selon les besoins du cours dispensé. L'expression de la solidarité scolaire ne se limitant pas à doter les enfants nécessiteux de livres et de trousseaux, nous avons soulevé la question des enfants atteints de maladies plus ou moins handicapantes et qui peuvent être à l'origine d'échecs scolaires dont l'élève peut ne pas être responsable. Ainsi certains élèves souffrant de faible acuité visuelle ou de strabisme sont issus de familles très pauvres qui ne peuvent prendre en charge les frais liés aux soins ou à l'achat de lunettes à verres correcteurs. Sur cette question, on nous a affirmé qu'au niveau des écoles, il y a un chapitre, en l'occurrence le 513 qui, prévoit ces cas et qui paye les soins nécessaires, la Fédération des œuvres complémentaires des écoles (FDOCE) intervient elle aussi pour apporter son aide et son assistance ; l'office régional de Constantine prend le relais au cas où les dépenses dépasseraient un certain seuil et donc le problème ne se pose pas pour peu que le parent d'élève se manifeste pour déclarer son incapacité à prendre en charge son enfant. Rappelons que le secteur de l'éducation à Annaba compte 123 391 élèves inscrits répartis sur 33 lycées , 71 CEM et 264 écoles primaires employant 7 823 enseignants.