Photo : S. Zoheir Par Mohamed Touileb Sur une pelouse impraticable, la Bosnie-Herzégovine a battu petitement, sur le fil, l'Algérie dans un match décevant. Ce qui devait être un match de gala s'est déroulé sur un terrain indigne d'une affiche internationale. Pas beaucoup de conclusions à tirer de cette joute amicale qui devait offrir du spectacle à un public qui a tenu pourtant à faire le déplacement malgré une météo capricieuse. La première mi-temps a été nettement en faveur des visiteurs. Eden Dzeko et ses coéquipiers ont eu l'opportunité d'ouvrir la marque à trois reprises mais la flaque d'eau qui se trouvait dans la surface d'Azzeddine Doukha, titulaire à l'occasion, les a empêchés de se détacher au tableau d'affichage. A peine 6 minutes de jeu, et, déjà, Misimovic fait passer les premiers frissons dans les travées du stade du 5-Juillet. À la suite d'un coup franc aux abords des 18 mètres, le numéro 10 bosnien enroule sa frappe mais le portier Harrachi s'interpose magistralement. La réponse des Verts sera rapide mais timide. Mohamed Amine Aoudia (10'), choisi comme fer de lance par le sélectionneur Vahid Halilhodzic, s'essaye des 30 mètres mais sa tentative est captée par Begovic. Au fil des minutes, les joueurs de l'équipe nationale, tout comme leurs adversaires, essayent de faire circuler le ballon. Sur une pelouse détrempée, les passes sont parfois courtes, d'autres trop appuyées et les frappes aussi d'ailleurs. En témoignent ces buts tous faits ratés par l'équipe de Safet Susic. Dzeko ( 32' ) et Lulic ( 40' ) voient le ballon, qui prenait la destination des filets, s'arrêter tout près de la ligne de but. Entretemps, l'intenable Zvjezdan Misimovic (38') tentera de surprendre le portier de l'EN sur une frappe lourde, mais le ballon passe à côté du montant de Doukha. Les compatriotes d'Halilhodzic auraient pu mener, sans surprise, au score mais c'est sur la marque de 0-0 que se sont soldées les 45 premières minutes, au terme d'un piètre spectacle. Après une pause qui aura quand même duré 24 minutes, le second acte va reprendre dans les mêmes conditions météo éxécrables. Changement de camp et changement de physionomie, l'Algérie se procurant les meilleures occasions sans pour autant parvenir à inscrire ce but qui aurait pu enflammer les gradins, occupés par un public qui n'a pas cessé de donner de la voix. Foued Kadir tente par exemple de débloquer la situation aux 57e et 61e minutes de jeu. Pas de quoi endormir les «Dragons» (surnom de la sélection bosnienne), le milieu de terrain bosnien, Miralem Pjanic se signale à la 68e minute et met le feu dans la surface de réparation des Verts sur coup de pied arrêté, mais le danger est écarté par Doukha puis Essaïd Belkalem, omniprésent dans sa zone et qui a confirmé ses précédentes prestations face à la Libye. Les entrées de Djallit, après la pause, et Boulemdaïs (74'), qui ont fêté leur première sélection avec les Fennecs sur un terrain de rugby, ne changera rien au tableau d'affichage. On s'acheminait droit vers un nul sur toute la ligne quand, et dans les ultimes instants de la partie (on jouait la 2e minute du temps additionnel), l'attaque bosnienne engage un mouvement offensif déroutant qui prend en défaut l'arrière garde algérienne avant que le ballon ne termine sa course dans la cage d'un Doukha ne méritant assurément pas un tel sort. 0-1 et des regrets. Des leçons aussi à tirer. Pas celle concernant le terrain de jeu et le problème récurrent d'une pelouse à l'origine de tous les problèmes. La FAF, qui fêtait son cinquantenaire méditera à nouveau ce gros scandale. Après 50 ans, il est malheureux que l'Algérie ne dispose toujours pas d'une enceinte digne du football de haut niveau et à la hauteur des ambitions de son EN. C'est peut-être là le seul enseignement à tirer de cette joute amicale à oublier.