Oran, comme toutes les wilayas du pays, n'en a pas encore fini avec ses déchets ménagers et les paysages désolants de tas d'ordures côtoyant les marchés de fruits et légumes, les hôpitaux ou les écoles continuent d'agresser le regard et l'odorat de citoyens en quête d'un meilleur cadre de vie. Un peu partout aussi - particulièrement à l'orée des nouvelles cités - de nouveaux points noirs viennent rappeler que rien n'a encore été réglé en matière de gestion des 10 millions de tonnes de déchets générés annuellement pas la population et que les efforts déployés jusqu'ici n'ont (presque) servi à rien. Car des efforts ont réellement été déployés, des sommes d'argent dégagées et des ressources humaines et matérielles mobilisées, ces deux dernières années, pour casser cette image de ville sale qui colle depuis trop longtemps à la capitale de l'Ouest. Il y a quelques mois encore, les services de l'APC annonçaient le renforcement des moyens matériels par l'acquisition d'une cinquantaine de nouveaux engins divers destinés aux traitements et au ramassage des ordures ménagères qui allaient renforcer le matériel déjà existant dont une bonne partie avaient été acquise l'année passée grâce à un budget de 23 milliards de centimes qui avait servi à l'achat de dix bennes tasseuses, de camions de ramassage, de pelles mécaniques, de bacs à ordures…, ce qui, les Oranais l'avait cru pendant un moment, allait suffire pour donner un grand coup de balai à la saleté qui s'était amassée des années durant, les services d'hygiène et de nettoiement ayant toujours expliqué l'échec de la collecte des ordures par le manque de moyens. Il n'en fut rien, l'absence d'une politique de gestion de déchets ménagers efficace, conjuguée au manque de civisme d'une partie de la population ayant fini par avoir raison de la dynamique naissante. Avec la décision du gouvernement Sellal de «nettoyer un peu le pays», des efforts supplémentaires ont été consentis à Oran et des opérations d'assainissement, souvent avec l'appui actif des associations et comités de quartiers, ont été lancées un peu partout sur le territoire de la wilaya. Mais, même si un léger mieux est ressenti par la population, la problématique demeure globalement la même : les services concernés par l'hygiène et l'assainissement, qui ont beaucoup de mal à maîtriser la situation, continuent de travailler en aval en donnant l'impression d'être sur le point d'être débordés par l'ampleur de la tâche. Et si, dans un certain nombre de quartiers résidentiels la collecte des ordures ménagères se fait désormais de manière régulière, l'anarchie qui règne en maîtresse dans d'autres zones d'habitation illustre parfaitement l'absence d'une politique réfléchie de gestion des déchets. Ceci, alors qu'officiellement, dans le cadre du plan national de gestion intégré des déchets ménagers, 26 plans de gestion des déchets urbains ont été finalisés cette année, la réalisation annoncée des centres d'enfouissement technique, la fermeture des décharges illicites et la gestion des déchets médicaux estimés à près de 570 tonnes par an.