L'installation officielle de l'APW d'Annaba a eu lieu, jeudi dernier, après le vote des 39 élus pour la désignation de leur président, un vote qui a, quelque peu, étonné les observateurs de la scène politique dans cette wilaya de l'Est. En effet, Merabet Farid, tête de liste du FLN, qui a raflé 14 sièges, devait, en principe, se présenter comme candidat unique et son élection ne devait pas, en principe, poser de problèmes. «C'est comme une lettre à la poste», nous avait déclaré, deux jours avant, un proche du candidat. A la vérité, il en a été tout autrement, puisque la dissidence, au sein du groupe FLN élu, couvait déjà et cela s'était exprimé au grand jour par la candidature d'un deuxième élu, issu de la même formation. Amrani Taoufik, élu FLN s'est, donc, présenté contre M. Merabet Farid lui, aussi, FLN : c'était, donc, la division. Certains s'étaient rangés du côté du candidat officiel, soutenu par le FLN et d'autres avaient préféré donner leurs voix au 2e candidat qui ne voulait pas céder, faisant fi de la discipline du parti. Pour contrer cette fronde des élus, le FLN, passé maître dans cet art tout particulier qu'il maîtrise pour «retourner» les élus et les gagner à sa cause, alla jusqu'à contracter des alliances contre nature. Sinon, comment expliquer que les élus PT, théoriquement opposés au FLN qu'ils tiennent responsable de tous les maux, se soient alliés à lui pour lui donner les 7 voix qu'ils détiennent au sein de l'assemblée. Le MPA qui a glané, lui aussi, 4 sièges, les a mis à la disposition de la vieille formation, espérant quelque faveur au niveau de l'APW, une présidence de commission ou une vice-présidence. Le camp de M. Amrani, l'autre candidat FLN, a, lui aussi, eu recours à des alliances de circonstance, tout en puisant des voix parmi les élus de sa propre formation. Le dépouillement des voix a donné M. Farid Merabet vainqueur avec 24 voix, M. Amrani, lui, en a recueilli 14 et un bulletin a été comptabilisé comme étant nul.